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SORTIES ET ATELIERS => Sorties entomologiques mais pas que: Insectes, mollusques, mousses, lichens, myxomycètes, fossiles et autres curiosités. => Discussion démarrée par: Jacques Pages le lundi 16 novembre, 2020, 23:12:32
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Sur le Caroux j'ai prélevé quelques échantillons dans les tourbières.
Je vous présenterai mes observations ces jours prochains.
Au passage dans la forêt de hêtre, sur un tronc attaqué par les insectes saproxyliques, j'ai photographié cette masse noirâtre gélatineuse qui me faisait penser à un lichen gélatineux, une colonie de Nostoc voire un champignon !
Donc j'ai prélevé et plus tard observé au microscope ...
la photo est faite avec un téléphone :(
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Finalement il s'agit d'un champignon du Genre Exidia glandulosa ou nigricans, je suppose.
Sur mycodb voici ce que j'ai trouvé :
Exidia glandulosa (Bulliard) Fries (1822)
Spores cylindriques, + ou - allantoïdes ou arquées, lisses, hyalines, parfois guttulées, 12-14-16 (-18) x 4,5-5 (-6) µm, I-.
Hypobasides ovales, piriformes,sous une couche granuleuse brunie, 15-18-21 x 8-9-13 µm, cloisonnées longitudinalement en croix, avec 4 épibasides.
Hyphes gélatineuses, larges,1-3 (-5) µm, parois peu distinctes, à boucles rares ansiformes.
Exidia nigricans P. Roberts (2009)
Spores hyalines, 11-15 x 4-5 µm, cylindriques, lisses, arquées (allantoïdes)
Se différencie de Exidia glandulosa par sa fructification cérébriforme constituée de carpophores agglutinés et soudés pouvant coloniser des branches entières.
Qu'en pensent les mycologues ? quels critères plus précis pour les séparer ?
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plus précis pour les séparer, que la micro, le support où l'erreur de détermination ;)
Roberts 2009
sur chêne - Exidia glandulosa
sur hêtre - Exidia nigricans (Ex plana)
curieusement jamais trouvé nigricans par chez nous,
EXIDIA PITHYA (Mélagues)
EXIDIA GLANDULOSA
EXIDIA THURETIANA (Paders)
https://www.assomycobig.fr/index.php/mycologie2/articles-myco/70-exidia-ressemblants
do you speak english my friend Jacques?
4. Fruitbodies turbinate (top-shaped), often remaining separa te, occasionally coalescing;
typically on oak or hazel. .. Exidia glandulosa
4. Fruitbodies effused, irregularly lobed, coalescing; typically on beech, willow,
sycamore and other deciduous trees (but rarely, if ever, on oak) ........ Exidia plana
no then google literal translation
4. Cornes de fruits (en forme de dessus), souvent restant séparés, fusionnant parfois;
typiquement sur chêne ou noisetier. .. Exidia glandulosa
4. Fruits épanchés, irrégulièrement lobés, coalescence; typiquement sur hêtre, saule,
sycomore et autres arbres à feuilles caduques (mais rarement, voire jamais, sur chêne) ........ Exidia nigricans ex plana
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Merci Jean-Louis pour ton avis éclairé et pour le lien :)
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en soulevant les pierres, quelques invertébrés sont présents (peu, vu la saison)
Plusieurs spécimens de 1000pattes de la Famille des Geophilidae et leurs 52 à 54 paires de pattes
La photo est bien flou car la bestiole galope et la photo est prise avec le téléphone !
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arrivé à la tourbière de La Lande, celle-ci ne paye pas de mine ...
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c'est pourtant dans cette dernière flaque que se cache plein de vie !
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Une seule goutte d'eau prélevée au fond, à la frontière entre l'eau et les particules sédimentées, révèle toute une flore et une faune inféodée aux acides des tourbières ...
En particulier la grande famille de végétaux classée dans la Classe des Conjugatophyceae et l'Ordre des Desmidiales.
En voici quelques espèces photographiées dans la même goutte d'eau, parmi la quarantaine identifié depuis la tourbière de La Lande jusqu'au tourbières du Somail.
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Euastrum didelta
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Micrasterias truncata
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précédemment notée par erreur Micrasterias papillifera
elle se nomme en fait Micrasterias rotata mais n'est pas la plus moche !
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Tortitaenia obscura (Ralfs) A.J.Brook, 1998
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Netrium digitus (Bréb. ex Ralfs) Itzigs. & Rothe, 1856
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Pour rappel, la reproduction végétative produit par division d'une cellule mère deux cellules filles de même âge.
La reproduction végétative chez les Desmidiales est un processus plus compliqué du fait de la structure cellulaire.
Lors de la mitose, les membranes de chaque hémisomate (chaque demi-cellule) se séparent, le noyau se divise.
Les deux hémisomates s'écartent et chaque hémisomate père forme un nouvel hémisomate fils.
Il s'ensuit que, dans une cellule après division, les hémisomates sont d'âge différent comme illustré ci-dessous.
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merci Jacques de nous révéler la présence de cette flore dans ces milieux acides , je découvre !
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eh bien! dis donc il y en a de la vie dans une flaque ??? merci de partager :)
autre chose les cloportes sont des crustacés je n'aurais pas pensé ça ???
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[quote autre chose les cloportes sont des crustacés je n'aurais pas pensé ça ???
[/quote]
normal tu connais la métamorphose des cloportes, comme celle d'une langouste dans l'assiette.
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Toujours dans le même échantillon :) ... un troisième Micrasterias :
Micrasterias denticulata Bréb. ex Ralfs, 1848
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autre espèce d'un nouveau Genre :
Cosmarium ralfsii Brébisson ex Ralfs 1848
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un nouveau Genre riche de nombreuses espèces plus ou moins en croissant de lune :
Closterium striolatum Ehrenberg ex Ralfs 1848
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un autre Closterium :
Closterium costatum Corda ex Ralfs, 1848
Un pyrénoïde est une structure interne aux chloroplastes qui concentre les enzymes responsables de la photosynthèse, notamment la RubisCO et l'anhydrase carbonique.
L'anhydrase carbonique est une enzyme qui concentre le CO2.
La RubisCo, (ribulose-1,5-bisphosphate carboxylase/oxygénase :o !), est une protéine, une enzyme fondamentale de la photosynthèse qui permet la fixation du CO2.
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Deux petits nouveaux du Genre Euastrum :
Euastrum ansatum Ehrenb.ex Ralfs, 1848
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et Euastrum oblongum Ralfs, 1848
Peut-être l'aurez vous reconnu ?
Si vous le pivotez de 90° ... c'est celui-ci qui a inspiré le logo de l'association BioDev' mlhl
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Un tout petit Euastrum si vous le comparez aux précédentes espèces présentées ci-dessus :
Euastrum elegans Ralfs, 1848
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Voici une espèce qui a demandé pas mal de recherches pour affirmer son identité, jusqu'à retrouver la description originale de Lundell en latin datant de 1870.
Il était important de s'assurer de son identité car nouvelle pour moi, et surtout celle-ci est bien citée de France, mais sans localisation, par l'inventaire de l'INPN https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/650873 (https://inpn.mnhn.fr/espece/cd_nom/650873)
Sa description dans :
"West W. F.L.S & G.S. West - 1905 - A monograph of the British Desmidiaceae - Ray Society - Vol 2 - 204 p." ci-dessous :
<< Ce Micrasterias est essentiellement de type nordique et c'est l'une des espèces britanniques les plus rares.
En Europe, il semble être presque confiné aux pays du nord-ouest et il se rencontre fréquemment dans les parties orientales des États-Unis.
M. conferta est une espèce très caractéristique, M. papillifera étant la seule autre espèce du genre avec laquelle elle pourrait être confondue.
Cependant, elle est facilement distinguée par la brièveté et la largeur du lobe polaire, qui s'élargit à partir d'une base relativement étroite.
Les lobes et lobules sont plus compacts que pour M. papillifera, et les incisions entre-eux ne sont pas si profondes.
Présence d'une papille médiane aux incisions.
>>
Ces papilles sont bien visibles sur ce spécimen.
<< Le sommet du lobe polaire est également différent de M. papillifera, et les incisions entre les lobes ne sont pas bordés de minuscules épines.
>>
La seule mention de l'espèce en France (à ma connaissance) est celle de Belloc publié en 1893, avec comme seule indication géographique "lac pyrénéen" dans :
"De la végétation lacustre dans les Pyrénées [centrales]; broch. in-8°, 21 p. Extr. Bull. Assoc. franc, p. l'avanc. des Sc. Congrès de Pau, 1892"
C'est donc une bonne trouvaille pour la tourbière la plus méridionale du Massif Central.
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Bravo Jacques pour ces informations passionnantes. Quelle est don la définition actuelle du végétal?
Pour ce qui est de l'avis éclairé de Jean-Louis, j'irai jusqu'à un avis "illuminé" pour lui!