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SORTIES ET ATELIERS => Sorties Mycologiques et Botaniques => Discussion démarrée par: Didier Vereeck le jeudi 21 mars, 2013, 19:21:20
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Magnifique temps, magnifique journée et merci à Marie-Claire qui nous a montré en deux temps trois mouvements trois plantes que nous ne voyons guère ou pas du tout en Hérault :
- une gagée, Gagea villosa (= Gagea arvensis) dont les talus étaient farcis, et qui est protégée nationalement
- une renoncule, Ceratocephalus falcatus (= Ceratocephala falcata = Ranunculus falcatus)
- un lamier, Lamium hybridum
Les arrêts au retour vers la Croix de Mounis nous ont montré le beau et complet cortège habituel de la saison, Galanthus, Scille, Corydale et Erythronium.
À vos photos et commentaires !
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oui superbe journée,merci marie-claire
pour illustrer: Ceratocephalus falcatus. [Note de Didier : j'ai déplacé le message ici pour le traiter en atelier photo : http://ambhhc.org/forum/index.php?topic=37]
Galanthus nivalis et Lamium hybridum
didier tes commentaires et avis pour améliorer mes photos sont évidemment les bienvenus ,et j'y prends goût
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La photo du Galanthus pourrait être bien plus jolie, dans le genre, car elle a deux gros défauts.
Le plus facile à corriger à la prise de vues aurait été de placer le Galanthus plus près du bord en bas et à droite comme dans mon recadrage, et s'arranger pour que le soleil soit comme dans ta photo initiale, ou à peu près. Je ne sais pas si c'était possible sur le terrain mais il me semble que oui.
L'autre défaut plus difficile à corriger est l'exposition. On dépasse les limites de l'appareil (et de tout appareil). Le rayon de lumière est « troué » (il ne reste aucune information). Les photographes (surtout technophiles) n'aiment pas ça en général, moi ça ne me dérange pas et quitte à être troué, il aurait été mieux de privilégier la fleur, en surexposant un peu, soit un diaphragme comme je te l'ai dit sur le terrain (ou peut-être deux, à tester). Ici, j'ai débouché un peu l'ombre dans Photoshop mais on ne peut pas faire de miracle en jpeg.
Pour améliorer le rendu, il y a trois solutions, qu'on peut toutes utiliser en même temps :
- photographier en raw, car on peut récupérer bien plus d'informations, et alors, à l'inverse du jpeg on privilégie les hautes lumières pour ne rien avoir de troué (difficile, cependant).
- Utiliser sur le terrain un petit réflecteur pour déboucher les ombres sur la fleur. Résultats spectaculaires mais qui se balade avec un réflecteur ? Cela dit, une feuille de papier blanc dépanne bien.
- Un petit coup de flash, mais il faut apprendre à le doser (en principe pas difficile avec un appareil récent mais avec un compact, je ne sais pas si on peut).
Une autre solution qui se développe (mais n'est pas neuve) est de prendre plein de photos (sur pied) et de les assembler. Personnellement, je trouve que c'est de la grosse cavalerie pour un résultat en général pas naturel.
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Pour le lamier, la photo est correcte et il était difficile de faire beaucoup mieux. Comme souvent, ce qui tue un peu la photo est le fond trop net. On peut améliorer les choses en recadrant comme ci-dessous.
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Une fleur se cache sur cette photo, saurez-vous la trouver ?
;D
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merci didier pour toutes ces précisions ,je me rends compte des défauts une fois que les photos sont déchargées ,entre autre le fond trop présent,par contre le soleil troué me laisse un peu perplexe ,bien que je vois bien la différence de netteté et de précision entre ma photo initiale et ta correction
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Et voilà la liste des plantes fleuries.
Total : 31 espèces
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Aveyron : 19 espèces
Bellis perennis
Capsella bursa-pastoris subs. rubella
Ceratocephalus falcatus
Crepis sancta
Erodium cicutarium
Erodium malacoides
Erophila verna
Fumaria densiflora
Gagea villosa
Lamium amplexicaule
Lamium hybridum
Lamium purpureum
Linum catharticum
Microthlaspi perfoliatum
Senecio vulgaris
Stellaria media subsp. neglecta
Veronica hederifolia
Veronica persica
Veronica polita
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Croix de Mounis : 14 espèces
Bellis perennis
Capsella bursa-pastoris
Corydalis solida
Daphne laureola
Erophila verna
Erythronium dens-canis
Gagea bohemica
Galanthus nivalis
Helleborus foetidus
Potentilla micrantha
Scilla bifolia
Stellaria media subsp. media
Veronica hederifolia
Viola odorata
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Houlà , que de Gagées (Gagea villosa) !
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Fleur de bière ou de bohême, Gagea bohemica
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Thaspi perfoliata, Candis perfoliata ou Microthlaspi perfoliata, quelle est actuellement la dénomination employée?
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Microthlaspi perfoliatum est le nouveau nom de Kandis perfoliata, ancien Thlaspi perfoliatum.
Tous ces noms sont, comme je l'ai expliqué dans la suite d'articles sur le nom des plantes, des équivalents et non pas des synonymes car ils reflètent le fait que la conception du taxon a évolué.
À cet égard, la famille des crucifères (= brassicacées) est intéressante. Les études récentes, phylogénétiques pour la plupart, montrent toutes que les convergences morphologiques masquent d'importantes différences évolutives. La classification entière des crucifères est à revoir, personne ne s'y est encore attelé, aussi les changements sont-ils progressifs.
Dans cette famille, c'est le grand bazar et par exemple, des genres comme Brassica, Diplotaxis, Erucastrum, Sinapis sont polyphylétiques. Ils vont donc être divisés, mais à l'inverse, certains Erucastrum vont devenir des Brassica, etc. Par exemple, Brassica nigra est un Sinapis, mais Hirschfeldia serait un Brassica…
La famille elle-même est contestée malgré son unité apparente.
On est ici dans le cas où la science et le terrain ne collent pas du tout, et où la nécessaire évolution des connaissances va se traduire par des difficultés sur le terrain. Mais ce cas n'est pas isolé. On dit souvent « il n'y a plus rien à découvrir en botanique » mais c'est une vue de l'esprit car la classification, héritée des morphologistes, ne traduit pas la réalité du vivant. Le problème sera (et est déjà ) de construire de nouvelles clés de détermination fiables…
Source principale pour ce post pour les crucifères : Tison, Flore de la France méditerranéenne continentale, à paraître
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Mais que font-elles ?
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Merci Didier, je pourrai ainsi mettre mes nominations de photos à jour... En espérant que cela reste ainsi dans les mois à venir!!!
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Et le Daphné: il était fleuri aussi!
J'ai vu une grosse bête en bleu et non une fleur!
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Je veux aussi remercier Marie-Claire, Patrice, Didier et tous les membres de ce groupe très sympathique.
Peut-être Jacques pourra nous dire le nom de cette araignée qui squatte Gagea villosa?
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J'espère , qu'au contraire, l'évolution des connaissances va mettre un peu d'ordre dans le grand flou des clés des crucifères qui étaient loin d'être satisfaisantes . Beaucoup de taxons étaient mis dans un genre sur des critères assez fumeux.
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Tout le monde parle des espèces inédites pour beaucoup d'entre nous et c'est justifié.
Je ne peux pas passer sous silence le fait que notre faux ami, comme toutes les années au début du printemps, a encore frappé. Je vous parle de Linum catharticum qui pour mieux nous tromper a pris l'apparence d'une caryophyllacée et non celle de la plupart des lins cad qu'il possède des feuilles opposées le bougre. Je vous laisse en juger d'après la photo prise le jour de la sortie.
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J'espère , qu'au contraire, l'évolution des connaissances va mettre un peu d'ordre
Je n'ai pas dit le contraire, bien au contraire ;D . Mais ça ne sera pas demain matin, vu que Tison explique qu'il a adopté « étant donné le bouleversement nomenclatural associé, temporairement, un traitement traditionnel. »
D'autres bouleversements difficiles sur le terrain sont d'ailleurs à prévoir, comme le savent tous ceux qui se sont penchés sur les épervières : « L'évolution des Gagea, comme celle des Hieracium, s'est probablement effectuée à grand renfort dhybridations ; de nombreux taxons paraissent intermédiaires, mais sont stabilisés et à traiter de préférence comme des espèces autonomes (LEVICHEV, Bot. Zhurn., 75 (5) : 658-667, 1990) ».
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Toujours sur la sortie du 21/3/13 ...
et tant pis pour vous si ce n'est pas de la botanique ! :)
Hyla arborea (Linnaeus, 1758) ou Rainette verte ou Rainette arboricole, elle se trouvait dans le champ labouré au-dessus des Gagées.
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Comment ça, ce n'est pas de la botanique ? Elle est verte, non ? ;D
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J'ai découvert (dans Tison) une information importante au sujet de Ceratocephalus (qu'il nomme Ceratocephala).
Le genre Ceratocephalus est phylogénétiquement dérivé de Ranunculus et, avec Myosurus, se situe entre Ranunculus et Ficaria (désormais séparé de Ranunculus). Si on ne sépare pas Ficaria, il faut également réintégrer Ceratocephalus et Myosurus dans Ranunculus, ce qui en général n'est pas admis.
On doit donc parler de Ficaria verna au lieu de Ranunculus ficaria.