Michel, voici ma petite contribution à cette sortie :
10.Hoplie bleue Hoplia coerulea (Drury, 1773) ou Ecailleux violet, ici un mâle
C’est la lumière filtrée par les milliers d’écailles microscopiques (les « squamules) recouvrant sa carapace qui donne à admirer ce magnifique bleu lumineux réservé au mâle de ce petit coléoptère. La femelle, plus discrète, est brune.
L’Hoplie bleue est visible au printemps et en début d’été dans les lieux herbeux humides. Le mâle se place en haut des tiges ou des fleurs, et là , il soulève ses pattes arrière afin de libérer les phéromones qui attirent à lui les femelles. Les larves se nourrissent de racines.
Toutes les espèces d’Hoplie (H. argentea…) sont reconnaissables à leurs revêtements d’écailles et à leur ongle unique aux pattes postérieures.
11. Phanéroptère liliacé Tylopsis lilifolia (Fabricius, 1793) ou Phanéroptère feuille-de-lys,ici une juvénile femelle (les élytres ne sont pas encore entièrement développés)
Les pattes et les antennes de cette élégante sauterelle verte ou brune sont exceptionnellement longues et grêles. Son chant, la nuit, suit une partition irrégulière où se succèdent des « chi-chi » doux par groupes de deux, trois ou quatre.
Ce phanéroptère n’est présent que sur l’extrême sud de la France tandis que le Phanéroptère méridional Phaneroptera nana, rappelant en plus petit la Grande Sauterelle verte, fréquente la majeure partie du territoire.
12. Punaises aquatiques, peut-être Aquarius najas ?
13. Ephippigère carénée Uromenus rugosicollus (Audinet-Seville, 1838), ici un mâle
Cette grosse sauterelle verte qui ne vole pas se distingue de l’Ephippigère des vignes par sa coloration vert uniforme sur le dessus et le dessous, et son pronotum (la cuirasse du thorax) vert, nettement carré et aplati sur le dessus. De toutes petites ailes ressemblant à des écailles permettent au mâle d’émettre des stridulations – vibration sourde de 2/3 secondes, répétée 20 fois par minute.
Elle fréquente une large gamme d’habitats arbustifs ou à strate végétale haute et dense (chardons, ombellifères), humides à secs.
14. Hespérie du dactyle Thymelicus lineola (OCHSENHEIMER, 1808) ou Hespérie de la houque Thymelicus sylvestris (PODA, 1761).
Les deux espèces sont très proches.
15. Epeire diadème Araneus diadematus (Clerck, 1758)
Le dessin du dos de l’abdomen (folium), avec un ensemble de taches blanches formant une croix et avec une partie médiane brune se terminant en pointe, bordée d’une ligne blanche dentelée, est caractéristique d’un groupe d’épeires (A. diadematus, A. marmoreus et A. pallidus). La distinction avec A. pallidus, méridionale, nécessite l’observation des pièces génitales.
L’épeire colonise tous les milieux qui permettent de tisser une toile assez grande, du sol jusqu’à une hauteur de 1m50-2m. On l’observe plutôt dans des milieux pas trop secs et rarement en forêt épaisse.
Elle tisse une toile orbiculaire dont le moyeu est remplacé par un treillage de fils de soie. Un robuste fil d’avertissement joint le moyeu à l’abri construit dans la végétation proche ou sur d’autres supports. L’araignée réagit aux vibrations de la toile provoquées par une proie empêtrée et surgit brusquement. La toile capture une grande variété d’insectes volants. L’araignée emmaillote les plus gros, mais délaisse les plus petits (ex. les pucerons) qui seront consommés au moment de la réfection de la toile.
Devenu adulte, le mâle recherche les femelles qu’il trouve grâce aux phéromones qu’elles dissipent dans l’air. La parade, qui a lieu à partir de la toile, est particulièrement longue. Dès la fin de l’accouplement, le mâle est souvent agressé. La ponte a lieu en automne. Les cocons sont cachés dans la litière, sous les écorces. Chaque cocon contient plusieurs centaines d’œufs (500à 900). Les jeunes sortent des cocons en mai.
16. Epeire courge ou concombre Araniella sp. Peut-être Araniella cucurbitina (Clerck, 1758) ?
Les épeires concombres correspondent à de petites espèces caractérisées par la couleur verte à jaunâtre du dos de leur abdomen et appartenant au genre Araniella. Il existe six espèces dans ce genre. Araniella cucurbitina présente sur les bords, en arrière de l’abdomen, deux séries de 4 à 5 points noirs. Une tache rouge est visible en arrière des filières.
Elle colonise des milieux variés : prairies, landes, steppes, garrigues où elle tisse sa toile à différentes hauteurs dans la végétation (jusque vers 3 m), sur des plantes basses, mais aussi des arbustes et des arbres en lisière. La toile, décentrée, est petite et tissée souvent horizontalement, à l’intérieur d’une grande feuille. La femelle se tient sous la feuille et capture les insectes qui tentent de se poser sur la feuille. Il n’y a pas de retraite aménagée par l’araignée.
18. Le Téléphore fauve Rhagonycha fulva (Scopoli, 1763), de Rhaga=fente, onux=griffe : avec des griffes fendues ; fulva=fauve
Espèce commune de la famille des Cantharidae qui se rencontre généralement sur les ombellifères où elle se reproduit. Lisières des bois, dans les jardins et les prairies.
Les cantharides (soldier beetles, en anglais, car la coloration rouge et noir contrastée des espèces communes évoque les uniformes militaires britanniques des XVIIIè et XIXè siècles) sont des coléoptères au corps allongé, mou, à bords parallèles.
19. Demi-deuil Melanargia galathea (LINNAEUS, 1758)
20. Flambé Iphiclides podalirius (LINNAEUS, 1758)
22. Misumène variable Misumena vatia (Clerck, 1758)
Cette espèce d’araignée appartient à la famille des Thomisidae, famille d’une grande diversité de formes et de couleurs, à la remarquable aptitude au camouflage, allant parfois jusqu’à une modification lente de la couleur. Dans leur environnement naturel beaucoup passent inaperçues, certaines restant presque invisibles tant qu’elles ne bougent pas. La plupart évoquent des crabes.
Aucune ne tisse de toile pour capturer ses proies.
Misumena vatia est présente sur les fleurs de milieux très variés en humidité et en température, à diverses hauteurs dans la végétation.
Elle se tient le jour sur une fleur, notamment les corolles blanches et jaunes, et capture les insectes qui viennent butiner en les saisissant à la tête. Une fleur non visitée par les butineurs est quittée. Les insectes constituent les principales proies : papillons, diptères, abeilles, etc. La taille des proies est souvent très grande, mais la capture est d’autant plus efficace que le venin est inoculé près de la tête et a un effet rapide.