23 Rana temporia, la Grenouille rousse (Linnaeus, 1758), la plus commune de nos grenouilles brunes. Elle affectionne les climats frais et humides et les couverts forestiers importants, sauf en montagne, où elle occupe les alpages, bien au-delà de la limite des arbres. De ce fait, dans le Sud, on ne la rencontre qu'en montagne (chaîne pyrénéenne, l'extrémité sud-ouest du Massif central - Montagne Noire, monts de Lacaune et le Caroux-Espinouse, certaines vallées à couvert forestier frais des piémonts des Pyrénées et du Massif central). On l'identifie à la tache sombre en forme de triangle allongé qui fait suite à l'œil et qui englobe le tympan, la texture de la peau qui paraît visqueuse et plus ou moins verruqueuse, la présence de taches sombres disposées aléatoirement sur le dos.
Très résistante au froid, elle atteint en montagne des altitudes très élevées (2660 m dans les Pyrénées). Les accouplements s'échelonnent sur une quinzaine de jours, les mâles faisant entendre leur chant de jour, plus particulièrement en soirée. Les pontes, qui peuvent comporter chacune plus de 4 000 œufs, sont souvent regroupées et forment alors de gros amas gélatineux. Les têtards éclosent au bout de trois à quatre semaines et, au bout de trois mois, ils se métamorphosent en petites grenouilles. Au bout de trois ans, elles seront matures sexuellement et viendront se reproduire dans la mare ou le ruisseau où elles sont nées.
La Grenouille rousse est, avec la Grenouille agile, celle qui s'éloigne le plus de l'eau (on la rencontre souvent dans les bois et les prairies à plusieurs centaines de mètres de tout point d'eau).
Source : Les Amphibiens et les reptiles du Languedoc-Roussillon et régions limitrophes, Biotope Éditions.
Micheline B.