Merci Daniel pour ces photos de lépidoptères et d'oiseaux. Un régal ces lieux humides !
Une petite remarque :
je ne crois pas qu'il y ait un dimorphisme sexuel chez Zerynthia polyxena. Mâle et femelle ont tous les deux les taches cellulaires noires des ailes postérieures fragmentées.
Ci-joint une photo de l'accouplement. Mais je peux me tromper, je ne suis pas une spécialiste !
Et un petit développement sur la Diane et la Proserpine accompagné d'une photo de Proserpine (de Galice du sud)).
Les Dianes Zerynthia polyxena nous ont accompagnés sur les 2 sites d’herborisation, dans les Verdisses et au bord du canal du Midi au nord de la commune d’Agde, volant rapidement d’une plante à l’autre. C’est que leur espérance de vie moyenne est courte, de 4 ou 5 jours ! (Mais certaines vivent plus de trois semaines).
L’émergence de l’unique génération a lieu de mi-mars à mai selon les années et selon l’altitude. On rencontre la Diane sur tout le pourtour méditerranéen, de l’Aude aux Alpes-Maritimes, notamment dans la plaine languedocienne où elle était abondante avant la réduction et la dégradation de ses habitats dues notamment à l’extension et la modernisation du vignoble.
Car sa répartition est strictement liée, pour les chenilles, à la présence de leurs plantes-hôtes, les aristoloches, dans notre département Aristolochia rotunda et Aristolochia pauvinervis. (Les deux présentes sur les sites visités). Il est donc important de préserver les zones herbacées, les abords des zones humides, les fossés herbeux, les talus… accueillant ces plantes, et de ne pas pratiquer de fauche avant le mois de juillet.
Zerynthia polyxena est inscrite sur la liste rouge européenne, sur la liste rouge des rhopalocères de France métropolitaine, et sur la liste rouge des lépidoptères et zygènes d’Occitanie.
La Diane apparaît habituellement un peu plus tôt et souvent dans des habitats un peu plus humides que ceux fréquentés par la Proserpine Zerynthia rumina (Linné, 1758). Cette dernière se reproduit dans les garrigues et les pentes sèches buissonneuses jusqu’à 900 m d’altitude (1300 m dans les vallées ensoleillées et abritées des Hautes-Alpes). Aristolochia pistolochia est la principale plante-hôte de la Proserpine en France.
En France, Zerynthia rumina est protégée par la loi depuis 1993.
Pour différencier la Diane de la Proserpine :
- la Proserpine a de nombreuses taches rouges sur le dessus des ailes antérieures (souvent une seule petite peu nette en e9 au recto, plus visible au revers de chaque aile - cf. photo)
- la tache noire en haut de chaque aile postérieure est pleine (elle n’est pas coupée de stries jaunes comme celle de la Diane, tache appelée « grain de café » cf. photo ci-dessous).
Pour Mireille P. Les noms de genre et d’espèce sont empruntés à la mythologie grecque, une tradition initiée par Linné en 1758 pour les papillons rhopalocères.
Diane : Zerynthia désigne une habitante de la ville de Zerynthe, non loin de Troie, et polyxena renvoie à Polyxène, fille du roi Priam.
Proserpine est une divinité romaine équivalente à Perséphone dans la mythologie grecque. Elle est la fille de Cérès (ou Déméter) et Jupiter (Zeus en grec). Malgré son enlèvement par Pluton et son statut de Reine des Enfers, Proserpine est aussi une déesse du printemps.