COMPTE RENDU DE JESSIE J.
Cette première journée botanique est proposée par Roseline aux alentours de La Boissière.
Ce fut un assez long voyage depuis Bédarieux on avait l’impression d’aller au pays où l’on n’arrive jamais, surtout que à cause d’une déviation Guy a bifurqué et nous nous sommes retrouvés dans un petit hameau, ce qui nous a néanmoins permis de pouvoir admirer la très belle église Saint Martin.
A notre arrivé (oui enfin !) au lieu du rendez-vous, c’est un nombre très important de botanistes qui attendait. On a le plaisir de voir Daniel F qui est venu.
Roseline prend les choses en mains, le co-voiturage est organisé et le défilé des automobiles commence.
Nous arrivons au lieu -dit Les Clapas (qui veut dire amoncellement de débris rocheux) il y a quelques maisons et Roseline explique : elle vivait là et à cette époque il y avait peu d’habitations, ils vivaient en autarcie (c’est-à -dire qu’ils se suffisaient à eux-mêmes), ils vendaient du bois qu’ils trouvaient aux alentours pour pouvoir subvenir à leurs besoins, ils avaient des brebis, ils avaient des vignes et des potagers.
C’est, dit, Roseline une des régions les plus froides de France et en zone humide aussi, là on a du mal à le croire car il fait très chaud, déjà , malgré l’heure matinale, en ce mois de mai 2022.
L’exode vers Montpellier fut vital pour les jeunes qui voulaient trouver du travail, ce qui fait que les villages se sont vidés de leur population.
Mais il y a quelques années ces endroits ont retrouvé la population qui avait besoin de fuir la ville et de retrouver la nature.
Moi qui ne suis pas d’ici, j’ai été très agréablement surprise de voir toute cette nature, cette verdure aux portes de Montpellier.
Ensuite l’on se dirige vers de grandes prairies, habituellement occupée par des chevaux.
Roseline est contente les chevaux sont beaucoup plus loin, nous allons donc pouvoir nous en donner à cœur joie dans ces grandes praires où la couleur de l’espoir domine, c’est-à -dire le vert décliné sous toutes ses nuances, du plus clair au plus foncé, formé par les buissons, les arbustes, les arbres et dans le lointain de petits vallons.
Quelques taches de couleur agrémentent cet environnement, formées par la flore en quantité importante, on est content c’est pour cela qu’on est là .
Les déterminations commencent d’emblée, Yolande et flore Med, Roseline et ses notes Jean René et ses souvenirs, Patrice et Flora Gallica discutent à propos d’une Blakstonie perfoliée dont Yolande rappelle son argumentation au sujet des pétales pointus de sa photo sur botamycos lors de la sortie à St Chinian le 19 mai 22.
On voulait voir les Oenanthe et bien il y en a en quantité, on les voit bien avec leurs ombelles blanches sur des tiges très souvent creuses et striées contraster avec tout ce vert.
Il y eu des discussions nombreuses à propos des Oenanthe et d’écraser la tige (tant que ce ne sont pas nos pieds ça va !) pour voir si elle est creuse, parce qu’il y a une espèce dont la tige est pleine mais on n’en parle pas cette fois.
On peut voir les Oenanthe globuleuse plante vivace avec leur tige creuse, striée, couchée à la base puis ascendante sans stolon et leur fleur blanche ou légèrement rosée.
Les Oenanthe faux boucage plante vivace avec leur tige creuse fortement sillonnée et leur fleur blanche souvent un peu jaunâtre
Les Oenanthes fistuleuse avec leur tige creuse striée avec des stolons allongés.
Les petites touffes vert clair formées par les Crapaudine faux scordium et leurs petites fleurs blanchâtres sont très visibles, elles attirent les regards et les discussions pour leur détermination, Jean René prend une fleur, Patrice un rameau, Yolande Flore Med et Roseline ses notes, et là on est sûr et certain ce sera exact, (je m’avance un peu, peut -être, quoique !), Michel notre artiste photographe, lui, prend les photos pour notre plus grand bonheur.
Il faut dire qu’il y a une clôture et devant cette clôture c’est une pataugeoire, faite par le piétinement des chevaux en temps de pluie et maintenant durcie qui ne facilite pas l’avancée, tous les piétinements des chevaux font que le terrain est très irrégulier, mais les botanistes, eux, n’ont pas l’air d’être trop dérangés par cela, tant mieux pour eux.
On peut voir également le joli bleu des Aphyllantes de Montpellier, le blanc au cœur jaune des petites Pâquerette, le jaune tendre et les feuilles en cœur des Aristoloche clématite, le bleu/lilas des fleurs en grappes spiciformes des Campanule raiponce, le rose pâle des Coris de Montpellier, les petites fleurs blanches des Badasses, le rose des Bruyère à nombreuses fleurs, le jaune très clair des Immortelle commune et leur odeur de curry, entre-autre.
Guy montre un arbuste le Genèvrier commun, celui-là , dit il, c’est le vrai.
De petits groupes se sont formés, d’autres suivent Patrice et Roseline, certains se mettent en hauteur et observent tout ce petit monde qui discute, qui gesticule, qui se penche, qui sent, qui s’ébroue, qui s’essuie le front avec cette chaleur, qui dort, euh ! non je m’égare, ça il n’y en a pas.
Le paysage est très reposant, (c’est peut -être pour ça que j’ai cru qu’ils dormaient), avec ces étendues d’un vert tendre interrompu par les maisons assez éloignées qui font de petites taches rouges, on peut voir, également, dans le lointain les chevaux qui ne se soucient absolument pas de nous.
Michel notre artiste photographe se plie en quatre pour contenter les unes, les uns, les autres, il se couche même en quatre pour immortaliser une fleur ou une petite bestiole, comme celle que Roland D. lui montre. On a hâte de voir ses superbes photos.
On arrive devant une petite mare pas trop remplie, avec cette chaleur elle s’est déjà asséchée sur les bords et là on voit certaines Renoncule à feuilles capillaires ne plus être dans l’eau.
Il fait une chaleur terrible (dans les livres on dirait et ils ne savaient pas que cela ne fait que commencer), et on n’est pas près de se mettre à l’ombre, Roseline en a encore sous « son chapeau ».
Effectivement on revient sur nos pas jusqu’aux voitures et on va voir encore plus loin, oups ! on n’en peut plus, mais cette jolie petite fleur Gratiole officinale, herbe au pauvre homme (ce n’est pas moi qui le dit), plante vivace de 20 à 50 cm, glabre à souche rampante-stolonifère, aux fleurs d’un blanc rosé avec le tube jaunâtre, assez grandes, axillaires, solitaires sur des pédoncules filiformes plus courts que la feuille, nous ravi.
On revient aux voitures et Roseline explique qu’elle connaît un endroit où nous pourrons ripailler (ça c’est moi qui le dis) à l’ombre, chouette de l’ombre, alors on se hâte les automobiles se suivent et il faut dire que l’on en est à un point où les estomacs sont dans les talons, on faim, on a faim et très chaud (ce n’est pas trop de le dire dix fois).
Roseline est dans la voiture en tête du convoi, celle de Guy et celle où je suis, je peux donc témoigner de ce qui suit, Roseline qui a compté le nombre de voitures se retourne constamment pour voir si tout le monde suit, et c’est là qu’intervient ce qu’elle redoutait, il en manque, nous sommes déjà bien loin, alors Roseline et Guy arrête la voiture et vont voir ce qu’il en est, et tous les deux décident de retourner sur nos pas pour chercher les retardataires.
Ceux qui ont suivi, on reste là , l’endroit est constitué d’un chemin de terre assez large et où chaque côté est d’abord une partie herbeuse et ensuite agrémenté d’une rangée d’arbres, et comme on a très faim on décide de s’installer à l’ombre et de commencer à se restaurer, ouf enfin !! C’est pas trop tôt.
Après un certain temps et même plus que certain, Roseline et Guy reviennent avec ceux qui manquaient, en fait ils croyaient que comme on revenait sur nos pas on allait à l’endroit où le co-voiturage avait eu lieu, enfin tout le monde est là et les ripailles continuent (même si ce n’est pas l’endroit que Roseline avait prévu pour se sustenter) agrémentées comme d’habitude de desserts et de boissons diverses et très bienvenues. Merci à vous.
Ensuite on continue le chemin et l’on arrive à un endroit particulièrement bien fleuri, c’est beau, ce que l’on voit déjà depuis la voiture est un bon présage et cela se confirme à l’arrivée, cet endroit est un lieu -dit appelé les Cougnets.
Nous sommes à l’ombre des arbres, le chemin voit ses abords très bien fournis en fleurs, on se régale, Roseline nous montre la Centranthe de Lecoq qui se distingue du Centranthe rouge par ses feuilles plus étroites et ses fleurs plus claires,
l’Asphodèle qui porte ses fruits en forme de grosses cerises de couleur fauve,
la Fraxinelle, buisson ardent aux fleurs irrégulières, blanches ou roses veinées de violet, grandes, en longue grappe, pubescente, glanduleuse, cette fleur répand aux temps des chaleurs une vapeur inflammable et sa racine amère et aromatique a été employée comme vermifuge et diurétique, elles sont très belles.
l’Ail à fleurs nombreuses nous fait un clin d’œil avec son petit chapeau pointu de travers,
le Géranium aux fleurs rouge sang ponctue cette liste de façon on ne peut plus joyeuse.
Quelle belle sortie, nous remercions Roseline pour cette découverte, pour toutes ces belles fleurs et cette verdure si apaisante et accueillante, ensuite,
Nous retournons vers les chaumières, les hôtels, les gîtes et autres, la tête pleine de souvenirs, les yeux émerveillés de tant de couleur et l’esprit dans les étoiles.
Jessie J.