COMPTE RENDU DE JESSIE J.
Notre arrivée sur le plateau du Guilhaumard, en ce 3ème jour des journées botaniques, où nous nous sommes rendus presque chaque année, se fait joyeusement, il fait beau, le ciel est bleu avec quelques petits nuages de traîne qui voyagent assez rapidement donc tout va bien là -haut, certains ont « tombé la veste », d’autres ont préféré la garder, tandis que d’autres sont déjà en été, un bon présage en ce début de l’aventure botanique.
Contrairement à l’année 2019 le 11 mai où il faisait froid, très froid (je m’en souviens comme si c’était hier et j’en frissonne encore).
Cette année ce sont les chapeaux et les lunettes de soleil qui sont au rendez-vous (c’est quand même mieux).
Patrice D. est déjà en train d’écrire sur son carnet le nom des plantes, un petit groupe s’est formé autour de lui, les carnets se remplissent, les pages tournent, les questions fusent, les réponses là ce n’est pas sûr, mais ce petit monde est néanmoins très souriant.
C’est un émerveillement qui s’offre à nous, le parterre de couleurs digne d’une palette de peintre est particulièrement varié, le paysage légèrement vallonné nous donne une variation des camaïeux de verts de toute beauté, les petits rochers grisâtres alignés en nombre ou solitaires ponctuent cet endroit, oh ! combien, charmant.
Les participants très nombreux et attentifs aux explications données montrent leur enthousiasme et leur implication (super, ça commence bien).
Et les fleurs me direz-vous, on en parle ou pas ?
Mais oui, voilà :
Nos yeux sont captivés par toutes ces couleurs, le vert tendre des Euphorbe de Seguier, le bleu soutenu des Muscari à toupet, le rouge de quelques Coquelicots, le bleu tendre de la Vipérine commune avec son style bifide, les Bunium noix de terre avec leurs ombelles blanches et leur racine subglobuleuse de 1 à 2 cm de diamètre, entre autres.
De petits groupes se forment, des solitaires déambulent, et quand même un certain nombre suit Patrice D. dans ses pérégrinations, à la recherche de celle qui fera battre son cœur, de la perle rare, (je parle des fleurs évidemment, le reste ne me regarde pas).
Mais c’est Guy C. qui attire la foule, il a trouvé les Anémones pulsatilles rouge et là les discussions vont bon train, certains de dire que l’on a donné le nom de Pulsatille rubra var. serotina à floraison tardive tandis que d’autres restent septique, n’empêche leurs tépales à la couleur rouge foncé dont le duvet blanchâtre donne une impression de douceur infinie, nous comble, elles sont si belles, Les Aster des Alpes et leur couleur lilas sont aussi au rendez-vous, pour, notre plus grand bonheur.
Ce paysage magnifique où la nature est partout avec une dominante couleur de l’espoir, fait que l’on ne s’en lasse jamais.
On peut voir les botanistes debout, à genoux, voire couché pour immortaliser avec l’appareil photo la beauté de toutes ces fleurs.
Michel notre artiste photographe est fort sollicité, il va du nord au sud, d’est en ouest, il fait des kilomètres, il va de l’un à l’autre sans se plaindre, cela nous promet encore des photos superbement superbe, ce n’est pas trop de le dire, merci Michel.
Les tapis blancs des Hélianthème des Apennins aux feuilles duveteuses se marient joliment avec les Hélianthèmes commun dont le jaune éclate au soleil.
On avance lentement mais on avance, on traverse et on arrive devant la pancarte « Le Guilhaumard site remarquable » Oh ! que oui !! Avec les explications au sujet de la diversité biologique, animale et végétale. (Ça c’est pour nous).
Et voilà les volumineux rochers ruiniformes (qui sous l’action de l’érosion présente un aspect de ruine), ils accueillent et abritent de nombreuses plantes et arbustes, ils font aussi la joie des grimpeurs comme Roland D. qui ne résiste pas et va voir là -haut si l’herbe est plus verte, il est le roi du monde.
Les plantes sont nombreuses et ça tombe bien c’est pour cela qu’on est là .
Une Orobanche à odeur de clous de girofle attire les regards et chacun, chacune de vérifier si elle porte bien son nom, Brigitte peut en témoigner.
On peut voir les Erine des Alpes avec leur couleur mauve dont les pétales ne sont pas symétriques.
Sont présent aussi : la Fétuque de Christian Bernard, le Daphné des Alpes avec ses petites fleurs blanches, l’Astragale de Montpellier avec ses fleurs purpurines ou violacées, en grappes ovales à la fin allongée, sur des pédoncules radicaux égalant ou dépassant les feuilles, Les Marguerite à feuilles de graminées, dont les feuilles sont entières, linéaires, très étroites de 1 à 2mm, il y a également les Stipe eriocaulis, comme les cheveux d’ange ( qui a déjà vu un ange ? pas sûr qu’ils aient des cheveux alors on va dire cheveux de Marie-Madeleine, là il y a des témoins elle en avait)) si particulières se balancer au gré d’une bise légère.
Le plateau du Guilhaumard est un plateau karstique à nul autre pareil, il est entouré de versants marneux.
Le doigt placé sur un gros rocher à un endroit où les strates sont bien marquées, Guy explique que l’on peut voir les sédiments laissés quand la mer s’est retirée.
Sous le plateau comme dans d’autres régions karstiques, existent grottes, cavités (avens), par temps de pluie, les années spécialement pluvieuses, il peut y avoir des débordements et formations de lacs temporaires comme celui des Rives.
Il y a 300 ans les forêts de hêtres occupaient une bonne partie du Guilhaumard. La surexploitation par l’homme comme combustibles et de nombreux incendies comme ceux de 1770 ont ravagé le plateau, ont détruit en partie ces forêts. Il en reste une au bois de la Taillade. Le hêtre pousse aussi sur les corniches du versant nord et dans les secteurs ventés et rocheux.
Au fil du temps l’érosion a façonné les rochers dolomitiques qui jalonnent le parcours, le calcaire de la roche se décompose en sable au pied de ces rochers qui favorisent le développement d’une végétation spécifique, comme l’Aster des Causses ou Cévennes et le Thym des dolomies qui dégage une odeur balsamique très agréable.
Christian Bernard nous a rejoint et nous lui disons un grand et chaleureux merci.
On arrive près d’une grande mare où se trouve un calvaire et si l’on voit certaines et certains penchés ou agenouillés, ne croyez pas que ce soit pour prier (quoique sait-on jamais), mais c’est plus probable que ce soit pour admirer de plus près les fleurs de cet endroit comme le Cresson d’eau.
Ensuite on continue le chemin qui nous conduit vers un bocage fleuri ensuite on emprunte (on l’a rendu après) un petit sentier qui serpente à l’ombre très bienvenue des arbres, oh ! que oui, on a chaud, puis on continue à la queue leu leu et soudain un embouteillage se forme, que se passe -t-il ? C’est Roland D. qui une Néotie nid d’oiseau en main, a mis son briquet pour montrer que la chaleur fait apparaître le vert (la chlorophylle). On est content d’avoir vu ça, merci Roland et puis on s’est reposé un peu, ouf !!
On continue et une 2ème halte devant un petit ruisseau provoque un attroupement, certains et certaines ont besoin d’aide, merci à celles qui m’ont aidée et merci aussi pour Jean G. en difficulté aussi.
On arrive près de la source saint Martin, on s’assied un instant sur la margelle sous l’auvent formé par l’avancée d’une roche garnie de mousses au -dessus de cet endroit, les discussions à propos de l’aide qu’il va falloir apporter pour monter la pente caillouteuse à ceux qui ont des difficultés, merci à celles qui m’ont aidée, puis pour Jean G. aussi qui n’en peut plus, et il ne faut pas longtemps à 2 gentilshommes Patrice D. et François T. pour parvenir à transporter Jean G., ils mettent les bâtons de Jean G. en croix sur laquelle Jean s’assied et ils l’ont emmené jusqu’en haut, merci à vous et Bravo Messieurs.
Cette montée caillouteuse à fait une autre victime Dominique B. qui est tombée et s’est blessée, heureusement 2 infirmières hors pair, Florence T. et Laurence, se sont empressées de venir à son secours et l’ont soignée au top, merci à vous Mesdames et Bravo.
Ensuite un long parcours à travers « la steppe » et on arrive enfin sur la route où se trouve ceux qui était en avance et qui ont été chercher les voitures pour transporter les moins « valides », merci à vous Messieurs, c’est très gentil.
Toutes ces émotions et ce long, long trajet même si c’était agréable, nous a mis en appétit et c’est à toute vitesse (enfin pas trop quand même, il y a les limitations) que nous nous somme rendu dans un endroit boisé pour être à l’ombre surtout, et il n’a pas fallu longtemps avant que la 1ère bouchée soit ingurgitée. Ce fut un moment des plus agréable bien pourvu en boissons et desserts merci à vous, sans oublier l’Ossau Iraty de Jean-Michel excellent et merci à lui.
Ensuite avec les automobiles nous sommes allés au carrefour vers la Bastide des Fonds (ah, bon !!).
Sur le bord de la route, sur le talus une belle Sauge des prés avec sa couleur d’un bleu/violet intense fait la vedette, elle attire tous les regards et fait crépiter les appareils photos.
Dans la prairie en contre bas de la route des Ornithogales des collines font un beau contraste avec la verdure un peu pâlotte. Les disamares rose pâle d’un Acer de Montpellier semble danser au gré d’une bise légère.
Et c’est en automobile que l’on s’en retourne dans les chaumières, les gîtes et autres pour se préparer pour la conférence de monsieur Christian Bernard sur la flore de l’extrême sur les Causses.
Merci à personne puisque l’on m’a dit que personne n’avait organisé cette sortie, j’ai l’impression de lire Ulysse, alors heureux qui comme nous ont fait une longue et belle sortie.
(J’en soupçonne au moins 2 d’avoir fait coalition mais sans preuve je m’abstiens).
Un tout grand et chaleureux merci à monsieur Christian Bernard pour sa très belle et très intéressante conférence, cela à tout point de vue. Mieux que la « chevauchée fantastique » cette démonstration floristique dans les Causses.
Ou il y a des fleurs que ce soit en haut des falaises que ce soit en bas, que ce soit dans des endroits extrêmes comme des éboulis, des rochers, des rocailles, Christian Bernard ne se fait pas prier, il y va et pour notre plus grand bonheur devant toutes ces beautés que ce soit en flore ou en paysage.
Bravo monsieur Christian Bernard grâce à vous nous avons passé un excellent moment et c’est une salle comble qui a fait « vibrer » les murs de la salle Achille Bex, sous les applaudissements, bien mérités.
Encore merci à vous.
Jessie J.