Si la fraîcheur de la premières heure de la matinée a surpris quelques-uns d'entre nous, c'est sous une température clémente de saison - enfin ! - que l'ancienne carrière de bauxite de Carlencas nous a offert son lot de belles observations très colorées, après la traditionnelle leçon de géologie délivrée par notre guide Guy. Merci Guy.
Leçon complétée dans le mémoire ci-dessous (mémoire commandé auprès de BIOTOPE par l’Association de Sauvegarde du Pays Pézenol (ASPP) et rédigé en 1999 - source internet).
"Le terme « bauxite » a été créé par le géologue français P. BERTHIER, en 1821, à partir de roches alumineuses qu’il avait découvertes aux Baux-de-Provence (Bouches du Rhône).
Les bauxites de l’Hérault sont des roches argileuses contenant jusqu’à 65 % d’aluminium oxydé (sous forme de boehmite et de gibbsite). Elles sont accompagnées d’oxyde de fer, qui leur donne sa couleur rouge, organisé en oolithes et pisolithes, caractéristiques. On y trouve beaucoup d’autres minéraux, en petite proportion. Ce sont des roches généralement marron, rouges ou roses, parfois blanches, rarement jaunes.
Des latérites se sont formées lors d’un épisode climatique, de type tropical, du Jurassique supérieur et du début du Crétacé inférieur (à une époque comprise entre 145 et 130 millions d’années), par altération de roches en place. Elles sont apparues sur les parties émergées de la région, à une période où le Bassin de Bédarieux était recouvert par la mer. Après son retrait, à la fin du Crétacé inférieur (environ 95 millions d’années), elles ont été érodées et se sont déposées dans un karst formé aux dépens de calcaires dolomitiques, d’où leur nom de « bauxites karstiques ». Ces latérites, une fois transportées à courte distance, ont formé une roche sédimentaire et leur matériel alumineux s’est concentré : elles sont devenues les bauxites que nous connaissons à notre époque. Celles-ci sont donc des roches détritiques « provenant du remaniement de bauxites primitives situées principalement au sud sur l’emplacement actuel des
Monts de Faugères » (COMBES, 1973), où elles ont été érodées puis transportées par les eaux, vers le Bassin de Bédarieux.
Au Crétacé supérieur (75-65 millions d’années), les bauxites du Bassin de Bédarieux ont été recouvertes par un dépôt conglomératique. Ce sont des galets quartzeux, des grès et des argiles apportés par un ancien fleuve, bien visibles à La Braunhe. Cette couche épaisse, appelée « toit » par les mineurs, a protégé les dépôts sous-jacents. Dans quelques cas (Carrière du Mas Blanc), l’érosion a ôté le toit, mais n’a pas eu le temps d’attaquer les bauxites emplissant les profondes cavités du karst. Ce fait a permis leur exploitation à notre époque. On distingue, en effet, dans la région de Bédarieux, des bauxites dites « sans toit » et des bauxites « avec toit ». Ces dernières présentent localement les ensembles stratigraphiques les plus complets.
Les bauxites actuelles sont donc des roches sédimentaires hyper-alumineuses et ferrifères, qui témoignent de dépôts anciens plus importants. On estime (P.J. COMBES, 1973) que le Bassin de Bédarieux a été recouvert, à la fin de l’ère secondaire, par une importante couche de bauxite, pouvant atteindre 30 m d’épaisseur maximum, déposée dans un milieu fréquemment inondé.
Les bauxites ont été exploitées pour l’aluminium, à Bédarieux, La Tour-sur-Orb, Carlencas et Pézènes-les-Mines, depuis le début du siècle jusqu’à l’année 1975.
Il reste cinq carrières bien conservées dans le Bassin de Bédarieux dont la Carrière de Carlencas."
Mon petit reportage flore et faune de la journée :
1. Daphne gnidium