La petite faune
104. En contre-bas de la chapelle : Traquet motteux mâle Oenanthe oenanthe (Linnaeus, 1758)
En Vaucluse, le Traquet motteux a disparu des plaines et carrières en-dessous de 700 m d’altitude. Le Ventoux et le Plateau d’Albion restent ses principaux bastions dans le département.
En plumage nuptial, le mâle revêt un manteau gris cendré, contrastant avec les ailes noires. Chez la femelle, le manteau est brun. Pour tous les individus et quel que soit le plumage, le croupion est blanc, laissant apparaître en vol un « T » noir renversé.
Migrateur nocturnes transsaharien, il peut passer des cols de 3000 m et les individus du Labrador pourraient traverser les 3 000 km d'Océan atlantique sans escale en trois jours pour rejoindre leurs sites d'hivernage en Afrique.
En France, le Traquet motteux niche essentiellement dans les massifs montagneux : Massif Central, Alpes-Jura, Pyrénées, Corse et sur le littoral de l'Atlantique et de la Manche de façon discontinue. Les nicheurs français partent hiverner dans la zone saharo-sahélienne. Pour certains individus, la migration d'automne peut commencer mi-juillet, cependant c'est surtout de début août à la fin octobre que le passage postnuptial se déroule. Le retour des mâles s'effectue avec un peu d'avance sur celui des femelles (8 à 15 jours).
L'habitat type est constitué d'espaces ouverts à végétation rase (moins de 10 cm) et éparse où l'oiseau peut facilement chasser les insectes à vue. En montagne (de 600 à 2900 m), on le rencontre surdes coteaux vallonnés, des pelouses alpines ou subalpines, des éboulis.
Il vit essentiellement au sol où il se déplace en sautillant. Par saccades, il plie et tend ses longues pattes comme s'il faisait des révérences et se sert de sa queue relativement courte comme d'un balancier. La nourriture des adultes et des jeunes est constituée d'insectes les plus divers : coléoptères (carabes, staphylins), diptères (tipules, mouches) ... Des fourmis ailées, des abeilles, des bourdons peuvent être capturés à 20 m du sol lors de vol stationnaire. Le Traquet motteux capture ses proies à vue, surtout en courant ou en sautillant sur une courte distance. Une autre technique est l'affût, utilisée notamment pour la capture d'orthoptères (sauterelles, criquets) ou de lépidoptères (chenilles, papillons). Après avoir scruté les alentours à partir d'un rocher, d'un piquet de clôture, il fond sur sa proie, au sol ou en vol puis retourne sur le même perchoir voire un autre. Tout en courant sur le sol, il peut aussi battre des ailes pour essayer de capturer un insecte volant près du sol. Il pique également le sol pour capturer des vers de terre. Des baies, des araignées et des mollusques complètent à l'occasion ce régime
Les adultes semblent avoir une certaine propension à revenir sur leur site de nidification. Le couple reste uni pour une saison. En France, l'étalement de la nidification suivant l'altitude semble compris entre début avril et la deuxième décade de juillet. Le nid bien dissimulé est construit principalement par la femelle sous la surveillance du mâle qui peut parfois transporter des matériaux. La femelle seule incube ses œufs bleutés durant 13-14 jours.
C‘est une espèce protégée, sur la liste rouge mondiale, européenne et de France métropolitaine. Elle connaît un fort déclin en France « quasi menacé » , dont la cause principale est la disparition de son habitat. Cela peut être expliqué par plusieurs facteurs tels que l’urbanisation, la plantation d’essences arbustives et la fermeture des milieux suite à l’abandon du pastoralisme.