Sympathique !
Pour ma part, je confirme que l'ophrys litigieux (et justement, anciennement appelé litigiosa en raison de sa ressemblance avec araneola) que nous avons vu est bel et bien Ophrys virescens, avec le maximum de certitude qu'on peut avoir sur un ophrys de ce groupe.
http://www.fleursdusud.fr/index.php/or/oph-orm/1584-ophrys-virescens--ophrys-verdissant--orchidees-Je rappelle par ailleurs que l'ancienne distinction aranifera/arachnitiformis qui était bien pratique sur le terrain n'a pas trouvé de confirmation génétique, et que par conséquent il faut dans l'état actuel des connaissances choisir entre regrouper l'ensemble des taxons d'araneola à aveyronensis, soit 80 taxons, sous un seul et même nom (à inventer) ou bien découper avec le risque (et même la certitude) de se trouver devant des difficultés sur le terrain).
Comme le regroupement d'autant de formes différentes n'est satisfaisant ni esthétiquement, ni sur le terrain, ni sur un plan de protection, il convient de suivre les orchidophiles/orchidopathes et de découper, mais en se souvenant qu'il est prudent de se cantonner à la reconnaissance des taxons qui correspondent aux critères des clés, et de ne pas discuter outre mesure sur le terrain des cas intermédiaires (parfois plus nombreux que les types, notamment dans les zones de transition.
Rappelons que le labelle, qui en général concentre les regards, est destiné à attirer les insectes, et qu'il s'agit par conséquent d'une région de la plante hautement adaptative, vouée à affronter la variabilité des pollinisateurs. En général, la forme du labelle est définie par un seul gène, qui plus est fort mutable.
Au fond, nos difficultés de terrain traduisent les difficultés de la plante, et nous voyons l'évolution en marche, qui est une constante variation en fonction des contraintes et de la pression de sélection. Ces difficultés nous rappellent que l'espèce est un concept, une case, mais que dans la nature il existe surtout des individus et des populations engagés dans une lutte entre tous, pour la lumière, pour l'eau, pour les autres ressources, ainsi que pour la pollinisation et la dissémination (pour ne parler que des végétaux).
D'une manière plus générale, toute difficulté en science nous rappelle que nous simplifions la réalité pour l'appréhender. N'est-ce pas une jolie conclusion de toutes ces discussions ?