Sauf que ces symptômes, obsession de Daniel au point de le confondre avec Jessie (c’est flatteur certes mais faux), mémoire en roue libre oubliant quasi systématiquement la liste dans les comptes rendus et monopolisation de la parole lors des sorties jusqu’à raconter n’importe quoi, sont, indubitablement, caractéristiques d’un complexe d’infériorité. Heureusement, c’est curable mais ce sera long et douloureux. C’est un pharmacien de mes connaissances (lui souffrait d’un complexe de supériorité, il sait donc de quoi il parle puisse que les soins sont inversés par rapport au premier cas) qui m’a dévoilé le protocole ci-après, malheureusement non remboursé par la sécu…
Tout d’abord, il faut que le patient suive, à vie, une cure sans graisses ni résidus ni assaisonnements (bien entendu, les alcools au sens très large sont complètement proscrits) ensuite, le malade doit s’astreindre à jouer quotidiennement pendant 4 heures au jeu de l’oie tout seul, à la fin de chaque partie, il répètera en criant « je suis le plus fort » pendant ½ heure enfin, le pauvre bougre ira tous les jours chez un kiné pour se faire masser le cerveau (dans le cas présent, ce sera très difficile vu le faible volume qui reste) jusqu’à avoir la grosse tête. Si au terme de six mois échus des signes positifs ne sont pas perceptibles remplacer le jeu de l’oie par un puzzle de 10 morceaux et recommencer depuis le début.
Evidemment, je me tiens, pour le moment, à la disposition téléphonique de la famille de l’impétrant sachant que dans quelques mois au plus, j’assurerai le suivi de la personne directement sur le terrain lors de mon retour aux sorties du jeudi. A ce sujet, il ne faut pas se voiler la face, notre première rencontre risque de provoquer, illico, une rechute. C’est le risque à prendre pour une complète guérison.
Grosses bises à toutes et tous depuis l’Ariège.