Pour cette sortie automnale tardive, le Badaud avait suggéré de visiter un site inhabituel pour élargir nos lieux de prospection dans les chênes verts. Pour ce faire, il fut décidé le mardi soir d’aller sur le territoire de Roquessels après un deuxième RDV au parking du tennis, à Faugères (le premier étant à 9H30 à la gare de Bédarieux)
Après un regroupement sur 8 voitures (le co-voiturage a du mal à s’implanter !) ce sont 15 adhérents assidus des sorties mycologiques qui s’élancèrent à la conquête de ce nouveau Graal.
La route tortueuse et étroite provoqua quelques ralentissements qui finirent par lasser la deuxième voiture du convoi et qui donc décida d’arrêter d’attendre la suivante d’autant qu’elle savait qu’on approchait du but. Malheureusement pour les 6 voitures de queue elles restèrent perplexes devant un embranchement à droite qui malgré son état de piste dégradée leur fit dire « C’est pas possible de passer là , suivi d’un « le Badaud est capable de tout » ; le nouveau chef de file continua par la route principale mais au bout de quelques tournants un délaissé lui fit comprendre que ce serait le seul endroit d’un demi-tour possible. Il s’arrêta, invitant sa passagère à aller renseigner les suivants ; fort heureusement dans une voiture il y en avait un qui connaissait les lieux et qui l’encouragea à poursuivre la route. D’ailleurs le « parking sauvage » n’était pas bien loin...
Pour les anciens, le lieu n’était pas inconnu… on l’avait déjà prospecté le 20 novembre 2014…
Commença alors la recherche mycologique habituelle…
Au moment du regroupement, aux environs de 12 H Bernard nous invita à visiter un deuxième lieu de sa connaissance avec des clins d’œil de richesses mycologiques envisagées par un dicton de son cru : « il y a eu sur la zone un épisode de grêle donc il doit y avoir une poussée exceptionnelle de champignons ». Mais il fallait faire vite car il y avait de la route à faire et les ventres gargouillaient déjà .
Mais c’est méconnaître les habitués des sorties :
1. D’abord il fallut klaxonner, téléphoner pour aider deux d’entre nous (par charité laïque, je ne dénonce pas) à retrouver leur chemin à partir d’indices (toujours descendre, aller vers le soleil etc.)
2. Ensuite il fallut attendre François qui pour ne pas perdre son temps faisait un petit tour dans une zone de cistes et appela sournoisement la troupe pour admirer une caesarea (il savait bien que c’était une muscaria mais connaissant ses compères il se doutait que ça ne les déplacerait pas ; son appel voulait les faire admirer une spécialité des cistes : le Lactarius cistophilus » (Bon & Trimbach).
Adhérents retrouvés et photo réalisée nous partîmes enfin vers le nouveau lieu de RDV pour y faire une deuxième prospection.
La forêt était agréable : des chênes verts de bonne taille pour permettre une avancée de bipèdes bien droits, des îlots de pins aux promesses de mycosiques associés et le groupe déambulait autour de François qui n’était pas avare d’explications pédagogiques… quand une (moi) se rendit compte qu’elle n’était plus bercée par ces bruits d’ambiance…
Il était l’heure du RDV, il fallait retourner… J’avançais guidée par quelques repères de l’aller jusqu’à ce que j’eus des doutes devant la taille des chênes verts qui m’obligeaient à me courber… Au lointain je distinguais dans le bas (j’étais donc en hauteur) une vigne… ça devait être celle où étaient garées les voitures… j’allais droit devant moi (hum c’est aléatoire quand chaque petit chêne vert vous déroute…) quand une « faille » d’un mètre me fit comprendre que jamais on n’était passé par, là à l’aller. Coup de téléphone au familier du lieu (heureusement ça passait !) description de ladite faille et avancée chaotique à la limite du ramper jusqu’à une deuxième faille plus petite qui permit au guide de deviner où j’étais le tout appuyé de klaxons que j’entendais ; après quelques enjambées de broussailles, ronces, branches couchées, je finis par trouver le chemin promis où une voiture de secours me rattrapa…
Nous rejoignîmes les pique-niqueurs railleurs qui évoquèrent la possibilité de l’achat d’un collier-balise habituellement destiné aux chiens de chasse.
Le repas fut pris dans le désordre (la verveine et les douceurs des desserts avant l’apéro…)
Enfin, les cueillettes exposées permirent d’identifier 80% de la récolte, le reste étant destiné aux travaux en salle de l’après-midi (lieu où se déroula une séance de bizutage à propos du « goûtez-moi ça » d’une Russula acrifolia).
A 16h45, il fallut partir : un CA et/ou une conférence attendaient les participants.
Conclusion : Nous avons largement dépassé les 20 espèces… donc sortie mycologique la semaine prochaine… même si les botanistes peuvent également s'adonner à leurs travaux habituels d'hiver (Guy n'a pas hésité à dresser une liste de plantes, fleurs, arbres...)
NB : le « dicton de Bernard » n’a pas pu être vérifié !