COMMUNE DE CEILHES-ET-ROCOZELS) – SITE DU CHEMIN DU GANDIAL – MONT DU BONDOU
JEUDI 6 JUILLET 2017
En l’absence d’un bon nombre de botanistes pour cause de session dans le Mercantour et de début des vacances d’été, la sortie avait été confiée par Daniel F. à Anne-Marie (éternelle débutante en botanique) avec comme consignes :
- « En raison des chaleurs saisonnières il faut faire des sorties en montagne » ; trouve un parcours ombragé :
- Ne t’inquiète pas sur les fleurs rencontrées, les botanistes trouvent toujours…
J’avais eu l’idée de demander aux cibles de mes mails un retour de courrier pour avoir une idée de « qui viendrait » dans le but d’organiser l’intendance… et il faut avouer que je reçus 3 réponses positives et une dizaine de réponses négatives qui m’encourageaient dans mon entreprise, d’où une certaine panique, à la veille de ladite journée.
L’exigence d’un parcours ombragé éliminant la plaine, il fallut alors imaginer un parcours en forêt sauf qu’à Ceilhes, depuis l’arrivée de l’éolien « industriel », nos bois sont condamnés du lundi au vendredi car envahis par les monstres susceptibles de transporter des tiers de Tour Effel…
L’idée d’aller au pied du plateau de l’autre côté de la faille qui traverse le territoire de Ceilhes m’est venue car j’arpentais ces lieux dans ma jeunesse… J’y connaissais en particulier un petit vallon entouré de monts où habitait un personnage qui avait vécu à Paris et qui était revenu « au pays » fuyant l’agitation de la célèbre capitale tout en aimant accueillir les visiteurs : pastis et limonade (selon les âges) bien au frais dans « sa source » qui naissait dans son petit paradis…
Et c’est avec la complicité de Jacqueline - sa petite fille, propriétaire du « Bondou » - que je préparais et organisais la sortie.
Problème : Jean-Paul était chargé d’être le transporteur des pique-niques… et comme il allait se déplacer en voiture je n’hésitais pas à charger le 4/4 de la traditionnelle glaciaire… Sauf que la voiture s'arrêta à mi-parcours devant un passage creusé par les eaux ("le virage de la mort" nous dit Jacqueline, où son grand-père fit un saut en moto dans le ravin du cours d'eau). Et c'est Pierre, le mari de Jacqueline qui prit le relais avec un véhicule mieux adapté au terrain.
Le RDV était à 9H45 et tous étaient à l’heure… heureusement car la voiture pilote des envahisseurs mécaniques était déjà là , prête à bloquer tout passage.
Cinq botanistes étaient au RDV auxquels s’ajoutèrent Jean-Paul, moi-même ainsi que nos hôtes Jacqueline et Pierre (quant à lui présent à quelques étapes de la journée).
Comme à l’habitude, au bout d’une heure, on n’avait pas toujours pas quitté les abords du cimetière du village (100 m), ce qui me fit suggérer qu’on pourrait y pique-niquer (d’autant qu’à l’issue de ma chute sur la tête de janvier j’y ai acquis l’indispensable 10 m2 !) et ce n’est que vers 13h que la petite bande atteint les lieux du pique-nique imaginés avec l’aide de Jacqueline (on avait prospecté le lundi matin).
Tout avait été prévu par Jacqueline : table et chaises (une chaise longue en a bien attiré quelques-uns mais personne n’a osé !). Epargné par un incendie récent, le lieu « zérophyto » de tradition est un bon exemple de la reconquête de Dame nature. Jacqueline nous a d’ailleurs suggéré pour une prochaine fois d’apporter nos débroussailleuses… solaires bien entendu car il n'y a pas d'électricité.
Apéritif maison aux fruits, pâté de sanglier de Jacqueline (la bête étant une conquête de son chasseur de mari car quand la neige bloque nos 3 cols (Moutoune, Notre Dame, Perthus) il nous faut bien se nourrir…), brioche au cèpes cueillis par Anne-Marie ce 3 juin 2017 après les 28 mm de pluies, flône à la recuite de brebis locale et ananas de Yoland vinrent compléter le « repas tiré du sac » de chacun.
De plus, Jacqueline nous narra l’histoire de son grand-père, figure notoire du village aussi célèbre ici que Jacquou le Croquant…
L’après-midi botanique se limita à une petite promenade vers la source du village, sur les terres du Bondou même si elle dénommée « source du Gandial » (il y en a 5 sur la zone d’où le titre de Mont des Sources de notre Païs). La descente nous permit de découvrir une cascade que je n’avais jamais vu ! (Moi qui croyais tout connaître ! il m’en reste encore à apprendre…) et un retour vers la civilisation où nous finîmes la journée par la visite du jardin de Jacqueline et Pierre (loué à l’archevêché de Montpellier, un reste d’avant la révolution de 1789
), dans un endroit ombragé et convivial autour de quelques boissons fraîches, avant de reprendre la route.
Ce furent 141 plantes qui furent identifiées par les 5 botanistes présents (puis validées par Daniel F qui veillait à distance sur la sortie), ce qui me permit de poursuivre mon projet de mise à jour des travaux d’un certain « Coulouma » qui en 1924 avait établi une liste de plantes sur le territoire ceilhois. A chaque passage de l’AMBHHC je la complète !