Compte rendu de la sortie à Aigues-mortes et Grau du Roi du 17 mai 2018
Les bouchons à Montpellier aux heures de pointes, ce n’est pas du pipeau, nous en avons fait l’expérience ce jeudi, juste 25 ‘ de retard, donc un léger retard ().
L’herborisation avait commencé, sans nous, (mais enfin), dans un pré proche de l’aire de stationnement, et c’est avec « délice » que nous nous sommes plongés dans le bain (pas Marie, non).
L’endroit du rendez- vous Aigues-Mortes, dans le Gard, dont le territoire communal est composé d'une partie des plaines humides et des étangs de Petite Camargue.
Le nom de Aigues-Mortes provient des marais et des étangs qui s’étendaient autour du village et aussi du fait qu’il n’y a jamais eu d’eaux vives à Aigues-mortes.
Le nom d’Aquae-Mortuae est cité lors de l’embarquement de St Louis en 1248 en ce lieu pour la 1 ère croisade.
La 2 ème croisade date de ce jeudi 17 mai 2018, mais une aimable croisade à savoir la collaboration entre Patrice D. et Frédéric A..
On a l’habitude d’entendre parler de stipules, de bractées, de cloisons, de fruits, de pédoncules, de tépales, etc… mais là c’est X par 2.
On voit l’ Asperge commune grande au port très ramifié et aux cladodes ( feuilles ) assez rigides mais non épineuse, en fleurs jaunâtres ou blancs verdâtres,
la Renoncule s’arole aux fleurs jaunes à sépales rabattus, ses feuilles à limbe découpé souvent tripartite, le lobe terminal souvent pétiolulé,
le Statice de Narbonne en feuilles obovales assez grandes,
le Pourpier de mer avec sa géométrie très mathématique permet facilement son identification,
le Ceraiste de Sicile aux fleurs blanches en bouquets, aux pétales plus court que les sépales, 5 ou 6 pétales, fruits fusiforme dit Frédéric et Patrice de le laisser songeur.
La Mâche potagère,
la Sagine maritime petite sagine annuelle à sépales et généralement sans pétales, feuilles non mucronisées.
Patrice et Frédéric s’intéressent tous deux aux graminées et de s’interroger et de se répondre mutuellement, Patrice avec Flore Med vérifie.
Notre attention, par moment, est ailleurs vers le ciel où vole l’avion « terminator » de moustiques, ce qui , malgré un soleil des plus généreux, nous incitent à garder les manches longues, sous peine de passer une nuit blanche à forte « dose ».
Le myosotis douteux, c’est sùr qu’on doute, les fleurs sont blanches.
Nous empruntons (on l’a rendu après ) une passerelle en bois , (ça nous a évité de traverser les marais à la nage, ouf !) pour rejoindre la Tour Carbonnière à pied,
il y a néanmoins une route, à l’époque c’est Louis IX qui l’a fait construire entre les marais , ainsi que la Tour Carbonnière qui servait de tour de guet et protégeait l’accès à la ville et qui a été prise d’assaut par tous les botanistes, sauf une !!( 65 marches )
Le long de la route , en contrebas, Frédéric nous montre l’ Asperge maritime.
Puis nous repartons en sens inverse retrouver les automobiles qui nous conduisent au Grau du Roi,
Grau est issu de l’occitan « grau » qui veut dire estuaire ou chenal, coupure par laquelle la mer communique avec un étang du littoral, ainsi Grau du Roi veut dire Chenal du Roi.
Et c’est en ce lieu que le « resto pas d’heure » des botanistes s’est étalé dans l’herbe sous un ombrage bienvenu.
Ensuite c’est un peu plus lourd que l’herborisation a repris, cm par cm, tant il y a de plantes à voir dans ce grand espace verdoyant, des plus petites aux plus grandes, il y en a pour tous les goûts, les agenouillés, les accroupis, les pliés en deux, les attentifs, les distraits, les consciencieux la loupe à l’œil,
mais ce sont les Cistes dont la blancheur des fleurs contraste joliment dans toute cette verdure, qui font briller les yeux.
On peut y voir le Trèfle scabre, la Luzerne du littoral, la Vulpie queue de rat, la Lagure ovale (queue de lièvre) qui a fait le bonheur de photographes, l’ Hélianthème hérissé, l’ Ophrys araignée etc…
Ils, les autres , ont continué, tandis que Guy et 2 des participantes s’en sont retourné vers d’autres horizons lointains.
Comme Patrice a mis les noms scientifiques,
je vais vous faire travailler un peu, à vous de mettre les noms vernaculaires avec les noms scientifiques correspondant, je suis certaines que pour la plupart ce sera …… vous ne le ferez pas !!!
pour changer de ce monde de brutes un peu de poésie
« si on étudie l’art japonais, alors on voit un homme incontestablement sage, et philosophe et intelligent, qui passe son temps à quoi ? à étudier la distance de la Terre à la lune ? non, à étudier la politique de Bismarck ? non, il étudie un seul brin d’herbe.
Mais ce brin d’herbe lui porte à dessiner toutes les plantes, ensuite les saisons, les grands aspects des paysages, enfin les animaux, puis la figure humaine.
Il passe ainsi sa vie et la vie est trop courte à faire le tout. Voyons cela n’est-ce pas presque une vraie religion, ce que nous enseignent ces japonais si simples et qui vivent la nature comme si eux-mêmes étaient des fleurs ? «
Vincent van Gogh, 1888 .