COMPTE-RENDU DE JESSIE J.
Sortie botanique du 7.6.2018 sur le Larzac sous l’égide de Christian Bernard.
C’est une troupe très motivée qui a répondu à l’appel du ‘’grand large’’ à savoir la très belle région du Larzac à la demande de Christian Bernard qui est chez lui et à qui aucune fleur n’échappe.
Il nous subjugue avec son savoir, il n’a aucune flore avec lui, tout dans la tête, il énonce les critères de chaque fleur de mémoire.
C’est avec une très grande attention que chaque participant écoute, regarde, scrute à la loupe les particularités énoncées.
Mais il a commencé en racontant l’histoire qui a fait la renommée du Larzac , la rude épreuve, pour maintenir la vie des agriculteurs en cet endroit, si agréable, si vert, si paisible, si propice au bien-être, dire non à l’extension d’un camp militaire par un mouvement de désobéissance civile non-violente, qui a duré 10 ans. ( chapeau ) !
Maintenant ce sont des fermes bio qui exploitent les terres, avec une pratique de rotation des cultures, ce qui montre des moissons superbes.
Des fleurs il y en a en ‘’pagaille’’ .
Les bleuets si élégants avec leur couleur bleu azur.
Les petits orlayas fausse carotte, aux pétales blancs, dont les externes sont plus grands que les internes.
Les jolies petites spéculaires avec leurs pétales mauves.
Les pavots argemone, petit coquelicot qui se reconnaît à la capsule allongée et munie de longues soies raides et dressées, sa fleur est petite, à 4 pétales rouges et noirâtres à la base et se chevauchant peu.
La renouée-liseron assez spéciale avec ses feuilles alternes à long pétioles, à limbe + ou – sagitté, triangulaire-ovale terminée en pointe, fleurs verdâtres, parfois rosées, en racème de cymes bipares, à nombreuses tiges grêles, couchées ou volubiles.
La nielle, plante adventice, donc associée aux cultures humaines, ses graines ramassées en même temps que le blé ou le seigle rendent la farine inconsommable. ( beurk !!!)
Le bel adonis flammé ( déjà un joli nom ), aux pétales rouges sang, il peut être différencié de l’ adonis d’été par ses sépales velus appliqués contre les pétales, ( il en a provoqué une de file pour le photographier ainsi que des regards émerveillés ).
Le myagre perforé, plante herbacée assez ramifiée dans sa partie supérieure, entièrement glabre, à feuilles embrassantes à la base et légèrement bleutées, fleurs jaunes, petites, à 4 pétales, serrées sur une grappe étroite et allongée.
Le pied d’alouette d’orient à sépales latéraux très longs ( presque rond ) et brusquement rétrécis, fleur d’un violet très vif et foncé, ( il a aussi provoqué moult ‘’ remue-ménage’’ ), faut dire que c’est une belle plante.
Une vesce à feuilles étroites, dont C. Bernard nous donne les particularités suivantes : la hampe florale dépasse la feuille ( assez longuement ) et dont les folioles sont très étroits paraissant très espacés.
On a pu voir les botanistes agenouillés, ou le bras tendu vers le ciel un échantillon à la main afin de faire une photo au ‘’top’’, ou l’œil rivé à la loupe pour scruter consciencieusement la plante choisie.
C’est sous un ciel bleu avec quelques petits nuages et une température agréable que C. Bernard nous emmène de gauche à droite et de droite à gauche ( on se croirait en politique !), en bordure d’un champ cultivé où ont pris naissance les nombreuses fleurs susnommées en plus de celles non nommées parce que plus courantes.
C’est le long d’une route que cela se passe, mais cette fois ce ne sont pas les plantes que l’on regarde mais un O.T.N.I. ( objet terrestre non identifié ) , en fait un homme semi allongé qui pédale devant lui mais il est abrité par 2 panneaux solaires lui procurant l’énergie nécessaire, il s’arrête et engage la conversation, il a conçu et construit cet engin lui-même.
Après cet intermède C. Bernard nous convie à aller voir le ‘’rocher troué’’ et c’est en file indienne que les automobiles suivent.
Pour arriver au « rocher troué’’ il y a une immense prairie où les fleurs se sont données le mot pour nous ravir et nous permettre de ne pas avancer.
Les couleurs de l’arc en ciel se sont perdues dans cet immensité de verts, du plus clair au plus foncé, le paysage à perte de vue nous rempli de joie, tant c’est beau.
Le jaune avec les crêtes de coq, en veux tu ? en voilà , les petits hélianthèmes à l’allure de bruyère,
le blanc avec les anthémis, les spirées filipendule, les iberis et quelques ornithogales,
le bleu avec les aphyllantes de Montpellier, les bugles de Genève,
le rose avec le thym, le sainfoin
le mauve avec les asters des Alpes
tout ça entre autre.
Sur le ‘’ rocher troué ‘’ il y a une touffe de graminées jolies et élancées que nous montre C. Bernard c’est celle qu’il a découverte en 1979 et qui porte le nom de Festuca christiani-bernardii Kerguélen, une Poacée
Et tout cela donne la symphonie des botanistes dans toutes les positions habituelles.
Notre artiste photographe Michel a été le plus souvent à genoux, je me demande s’il avait le temps de se relever entre 2 ‘’modèles’’ floraux, il peut maintenant compter sur une aide, Roland qui nous a épaté sur botamycos avec le montage de ses belles photos à la sortie précédente.
Le ‘’ rocher troué ‘’ a été comme un aimant pour notre dame à la caméra, Jeanine, qui nous a fait la surprise d’apparaître dans le trou, elle aussi s’en est donnée à cœur joie, la caméra rivée à l’œil, tout au long de la journée, cela promet de belles vidéos.
Il y a eu une halte prolongée devant le duo ( pas celui des fleurs de Lakmé de Deliebe), non, on n’ en est pas encore là , mais celui de la cameline à petits fruits et du myagre perforé ( c’est pour ça que l’on a entendu aÃe ) ! je m’égare, je continue ce duo a donné lieu à un défilé de botanistes aussi important que le 14 juillet ( enfin presque) .
Mais voilà C. Bernard a faim et il hâte le pas et nous aussi.
Et c’est dans cet endroit verdoyant que le cercle des poètes euh non ! des affamés s’est installé.
Après les ripailles bien arrosées et fournies en desserts sucrés et cerises, merci pour ce partage, nous retournons dans le champ au-delà du ‘’ rocher troué ‘’ sur les hauteurs voir la saponaire à feuilles de pâquerettes.
Après un certain temps et même un temps plus que certain, les haltes ont été encore nombreuses, on déambule dans le sens inverse c’est-à -dire vers les automobiles.
On peut dire que le ciel nous a fait une ‘’ fleur ‘’ en ce jeudi, il a fait beau, on entendait chanter les oiseaux, voler les papillons d’une fleur à l’autre et les insectes occupés a repeupler la planète !!!
Car en arrivant près des automobiles pour le retour la pluie s’est invitée sans crier gare.
Un grand merci à Christian Bernard d’avoir partagé avec nous sa passion pendant cette superbe sortie haute en couleurs .
Voici les noms scientifiques et les noms vernaculaires s’y rapportant.
Legouzia hybrida petites spéculaire
Papaver argemonin pavot argemone
Fallopia convolvulus renouée-liseron
Orlaya platycarpos orlaya fausse carottte
Agrostemma githago nielle des prés
Adonis flammea adonis flammé
Myagrum perfoliatum myagre perforé
Delphinium orientale pied d’alouette d’espagne
Vicia tenuifolia vesce à feuilles étroites
Ajuga genevensis bugle de Genève
Filipendula vulgaris spirée filipendule
Camelina microcarpa Cameline à petits fruits
Saponaria bellidifolia saponaire à feuilles de pâquerette
Jessie J.