1/ Compte-rendu de la sortie du 10-01-2019 Ã st Pargoire (34)
St Pargoire est un village situé à environ 80m d’altitude sur une plateforme de grès coquillier tendre (la molasse d’âge Miocène -15Ma). Il domine la plaine alluviale du fleuve Hérault sur sa rive gauche, à une latitude intermédiaire entre les villes de Pézenas et Clermont-l’Hérault. Un climat strictement méditerranéen règne dans ce lieu distant de 20km à vol d’oiseau de la mer Méditerranée.
Notre circuit botanique d’environ 4km, passe sur 3 types de roches à l’affleurement. Ce sont des roches sédimentaires à dominante calcaire (riche en CaCo3 = carbonate de calcium) mais de texture et granulométrie différentes (liée à une origine différente). Voir note ci-dessous. On peut penser que la part calcaire majoritaire de ces roches, a sélectionné une flore méditerranéenne aimant ou supportant le calcaire. Cependant on peut se demander si les légères variations de composition chimique et les différentes textures ont permis des variations de la flore. L’idée est donc de comparer la flore portée par ces 3 types de roches, c’est pourquoi je propose d’établir 3 listes différentes d’espèces, et que spontanément, 2 volontaires courageux en plus de moi-même se portent candidats pour noter les espèces repérées. La détermination des espèces sur le terrain est un travail en commun. Sacrée pression sur le scribe quand les noms fusent avec autorité et que l’on résiste pour vérifier sur la flore med. !
Les roches ne sont pas le seul facteur influençant la composition de la flore. Ces lieux sont cultivés ou l’ont été dans des périodes plus ou moins anciennes. Les modifications apportées à la végétation par l’Homme sont importantes : La molasse et le conglomérat argileux sont majoritairement cultivées en vignes, entretenues ou en friches ; avec de rares élevages (cochons noirs en plein air dans une vigne et une culture de sorgho ?). Le calcaire massif à sol squelettique porte une forêt méditerranéenne à chêne vert dominant, dégradée en brousse à chêne kermès ou en garrigue à certains endroits. Quelques rares murettes subsistent laissant penser à une agriculture ancienne ; les troncs n’ont pas un gros diamètre, la forêt a dû être exploitée pour le bois ou/et le charbon de bois. Une ancienne ligne de chemin de fer (ici tronçon entre Villeveyrac et St Pargoire) transformée en chemin empierré parfois encaissé parfois surélevé marque le paysage. On la suit dans la 1ère partie du circuit où elle forme un haut talus exposé plein sud et dont l’herborisation nous offre quelques jolies surprises. Ce talus montre un bel affleurement de molasse gréseuse contenant un grand banc d’huîtres fossiles. Il semble donc naturel à notre hauteur sur la portion suivie. L’est-il vraiment en haut du talus ? Ce talus raide n’a-t-il pas été modelé de main d’homme offrant ainsi une surface perpendiculaire aux rayons bas du soleil hivernal. Nous comparons donc des végétations différentes souvent appauvries, fruits des actions humaines, ce qui risque fort de fausser notre comparaison initiale ayant pour but de cerner l’influence de la nature des roches sur la flore ! De plus, le matin, les déterminations ont été fouillées, bien discutées et vérifiées, alors qu’après le piquenique, vu le retard pris dans le circuit, on a travaillé plus vite, en notant toutes les espèces annoncées par les uns ou les autres, le plus souvent sans vérification sur la flore ; des erreurs ne sont pas à exclure.
Il faudra donc être très prudent dans la comparaison des listes finales dont les différences ne pourront sans doute pas être interprétées facilement, étant donné les facteurs de variation autres que la nature des roches.
Notes : -Ma = abréviation représentant 1 million d’années
-Les 3 roches de notre circuit : 1-Molasse = grès sableux coquillier : on y a observé un banc d’huîtres fossiles (Ostrea crassissima) et de nombreux petits graviers quartzeux, mêlés aux débris de coquilles fossiles. Le sédiment à l’origine de cette roche est d’origine marine et littorale. Age = ère tertiaire, d’époque miocène moyen ou « Helvétien » = environ -15Ma 2-Calcaire massif, épais, d’origine marine et qui après émersion a subi une érosion continentale : il a été karstifié (dissolution lente du calcaire par l’eau chargée de CO2, entraînant la formation d’un réseau de galeries et cavités souterraines), le témoin en est le gouffre du Trou du Duc, situé au milieu de notre circuit. Age = ère secondaire, d’époque jurassique, oxfordien sup. = environ -60Ma 3-Conglomérat (= gros débris de roches cimentés) avec des zones marneuses (mélange argile-calcaire). Le conglomérat qu’on a observé est formé de gros cailloux arrondis calcaires (jusqu’à une dizaine de cm de diamètre). La proximité d’une faille et la faible usure laisse penser à un éboulis lié à la faille et érodé sur place ou ayant subi un transport très court, en milieu continental. Age = ère tertiaire, d’époque oligocène = environ -25Ma
Yolande Conèjos
2/ COMPTE-RENDU PAR JESSIE J.
C’est une charmante et agréable sortie que nous a proposé Yolande C. à St Pargoire.
L’arrivée au lieu de l’herborisation s’accompagne des explications de Yolande C. au sujet du parcours et des différentes sortes de terrains que nous allons rencontrer. La carte qu’elle nous montre est divisée en 3 zones : la molasse, le jurassique et le tertiaire et la liste des plantes de chacune sera établie par 3 personnes différentes Yolande C, Daniel B et. Jessie J. Dès le départ chaque touffe de feuilles, chaque « brindille » provoque une halte soit courte, soit prolongée, le but étant la détermination la plus exacte possible aidée par Flore med. Il ne fait pas chaud, Eole s’est levé en même temps que nous et cela peut être embêtant quand en plus il tourne les pages à l’insu de celle qui suit les différentes étapes ligne par ligne, un moment d’inattention et c’est le « bazar », cela ne correspond pas, et pour cause « on est ailleurs », mais il en faut plus pour perturber les débats et le fil reprend où il était perdu. Quelques plantes étaient en fleur, comme les Soucis, les petits Mufliers, les petites Véroniques de Perse, un petit Fumana jaune, les Scabieuses, les Silènes, les Bruyères multiflores, le Romarin entre autres. On peut voir dans la roche les traces de fossiles. 500 m sur 1 h 30 fait prendre conscience qu’à ce train -là « c’est pas demain la veille » qu’on fera le circuit, mais voilà les bords du chemin sont riches (encore plus que Crésus), on longe, ou on emprunte l’ancienne voie ferrée Montpellier – Toulouse, Guy en parle en connaissance de cause il prenait ce train matin et soir quand il allait en classe, on en voit des vestiges comme de vieux bâtiments ferroviaires. Nous pique-niquons à l’abri du vent et comme d’habitude les breuvages et les desserts sont de la partie. Ensuite nous nous engageons dans un lieu boisé de différentes espèces, chênes verts, chênes kermès, pistachiers, etc …, au fur et à mesure de la montée la vue se dégage sur la vallée, c’est beau, d’autant plus que le soleil est de la partie. Un dégagement dans la verdure permet de voir un petit « aven » « une grotte » un « trou » à plat dans la roche appelé « le trou du Duc », que certains peuvent visiter, explorer (pas moi). Le chemin du retour se fait par la route, on y trouve entre autre un hybride de pistachier, et un élevage de cochons noirs provoque une halte, Janine C. notre cinéaste et Michel F. notre photographe n’en ratent pas une miette et c’est d’un pas un peu fatigué mais content que l’on rejoint les automobiles.
Merci à Yolande C. pour cette très plaisante et intéressante découverte.
Jessie J.
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