COMPTE-RENDU : Ce 23 mai, nous avons tordu le cou à la maxime « jamais deux sans trois » : en 2018 j’avais organisé une sortie botanique à l’ile de l’Aute que la plupart des participants du jeudi ne connaissaient pas. Hélas, le jour prévu il soufflait un vent terrible et le « passeur » ne sortait pas dans ces conditions.
« on ira l’année prochaine » ai-je promis.
L’année 2019 est arrivée et j’ai retenu la date du 25 avril auprès du passeur. Le jour tant attendu par les 33 candidats, il faisait encore un vent dépassant les 70 km/h, limite pour sortir la barque. Les 9 courageux qui étaient venus tout de même au RV à Sigean, sont allés admirer les plantes de l’ile de Ste Lucie où l’on peut arriver en voiture.
J’ai repris RV pour le 23 mai, seule journée où le passeur était libre. En attendant ce jour, j’ai souvent pensé à la maxime…Eh bien, je peux affirmer qu’elle est fausse !!!
Le soleil était radieux (moi aussi), le vent parti ailleurs (tant mieux), l’eau de la lagune n’avait pas une ride ( je ne peux pas en dire autant ) et les 19 inscrits sur ma liste sont arrivés presque tous à l’heure ( je vous laisse deviner le nom des 3 retardataires).
Par groupe de 5, nous avons embarqué et dix minutes après on mettait les pieds sur l’ile, accueillis par un parterre de
Reseda alba.
Si vous avez lu mes renseignements sur Botamycos, vous savez que 2 collines s’élèvent sur l’ile de l’Aute (d’où son nom ? ). La grimpette sportive des deux a permis à nos anciens de montrer leur résistance. Je pense qu’ils ont bien dormi cette nuit… Du haut de ses 57m, l’ile nous offre une vue à 360°.
Entre les deux collines, j’ai scindé le groupe : le mien est descendu sur l’autre côté de l’ile pour observer la flore du bord de l’eau :
inula crithmoides, medicago orbicularis, Jacobaea maritima, Crithmum maritimum. Les plus fatigués nous attendaient sur la colline, guetteurs de notre échappée..
Je ne vous parlerai pas des nombreuses fleurs sur lesquelles nous nous sommes penchés (vous verrez la liste de Mireille) mais de la découverte de certaines :
Cheirolophus intybaceus, Tanacetum corymbosum et thapsia villosa. Par contre la plante symbole de l’ile,
Heliotropium curassavicum, n’y est plus, m’a affirmé le passeur : des botanistes (pas nous, des vrais) ont ratissé l’ile et ne l’ont pas retrouvée. Elle est présente sur l’ile de Ste Lucie, en face d’elle. Je crois qu’un jour, écœurée du peu de personnes qui venaient l’admirer, elle s’est jetée à l’eau et a nagé jusque chez sa voisine très visitée.
Je dois vous confesser une terrible faute : le repas fut pris à 11h45 !! Je me demande si Patrice me le pardonnera… mais ce n’est pas ma faute : depuis plus d’une heure, Yolande, ainsi que d’autres, me faisaient remarquer qu’on avait déjeuné très tôt et que leur estomac criait famine. Même si le mien ne disait rien, je redoutais que Yolande perde soudain connaissance au bord de la falaise à 57m au-dessus de l’eau sur le sentier non sécurisé des pierres blanches. J’avais promis que le repas serait dégusté à côté de l’ancienne ferme, seule bâtisse construite sur ce coin de paradis, atteinte à cette heure là . Vandalisée récemment, elle a été restaurée et est toujours ouverte. Mon erreur a été de la faire visiter : contenant des chaises, le groupe s’en est emparé et s’est installé sous l’ombre généreuse d’un
Fraxinus angustifolia et d’un ailanthus altissima devant la maison.
Pendant ce repas, pris au milieu du sentier, les robinsons que nous étions ont vu arriver des « Jeudi » ( vous suivez toujours
) qui après avoir amarré leur bateau, venaient cuire leur pêche dans la maisonnette à côté, munie d’une grande cheminée. Si nous avons largement profité de l’odeur du poisson grillé, ils ne nous en ont pas offert. Ah, si ce brave « Vendredi » avait vu ça, il aurait été déçu !
Comme toujours après le repas, certains ont voulu rentrer, pendant que les plus mordus botanistes continuaient les déterminations, profitant de la présence de Liliane R., seule flore que l’on n’a pas besoin de porter dans son sac. Elle sait nous donner le petit détail qui ne se trouve pas dans les flores mais qui nous aide bien mieux.
Pendant ce temps, l’autre groupe avait atteint l’embarcadère, ce qui a déclenché la venue du passeur, nous obligeant à rentrer.
Ce fut une belle journée, tellement fleurie que nous n’avons pas eu le temps de se pencher sur les « merdouilles » mais je pense que Patrice (grand absent ce mois-ci) ne nous le reprochera pas.
La météo, voulant se faire pardonner les deux sorties annulées, fut parfaite.