COMPTE-RENDU DE JESSIE J.Ce jeudi 29 août 2019 c’est une sortie botanique particulière : un couple ; Mr et Mme
Gaëtan et Sophie de Cloock, habitant à Pouzes, commune de Pézennes les mines, a contacté
Guy C. en vue de nous convier à faire l’inventaire des plantes, arbustes et arbres sur les
terres, depuis 400 ans, de la famille de Mme de Cloock. 180 ha dont ils sont responsables de
la gestion forestière et qui leur tient à cœur.
En arrivant Patrice, un gant noir à la main, nous tint à peu près ce langage « qui donc a laissé
choir cet élément féminin dans ma voiture ? » N’ayant aucune réponse, peut être une
supposition et encore, il ne fit ni une ni deux et rengaina ce bout de laine, ce qui fit dire Ã
jean Louis, toujours le mot pour rire, c’est « l’homme « et les gants » comprenez « l’homme
élégant ». Oups !!!
Dès notre arrivée nous sommes accueilli par ce sympathique couple qui nous informe de
leurs intentions en ce qui concerne les techniques culturales, pas de labour, inutile et
néfaste en culture biologique.
En effet, imaginons en coupe le sol de la forêt, en partant de la surface, sur 15/20 cm se
trouve la couche arable, riche en humus et en micro-organismes aérobies. Elle est travaillée
par les vers de terre, elle reçoit l’eau et les rayons du soleil. En dessous se trouve une couche
moins riche en humus, elle est plus claire que la précédente et enfin le sous-sol.
Cette structure est toujours respectée en forêt. Le compost est le principe de la forêt.
Si le labour avec retournement de la terre est interdit au jardinier biologique, celui-ci doit
cependant travailler le sol en profondeur. C’est ce qu’on appelle l’ameublissement, pratiqué
avec la grelinette ou l’acti-bêche, à l’automne. L’émiettement de la terre favorise la
pénétration de l’humidité hivernale. Ainsi le sol ne se dessèche pas, surtout si on le couvre
aussitôt après. Dans la nature ou en forêt le sol est toujours couvert, au jardin il doit en être
de même, 1 Kg d’humus retient 2 l d’eau alors que 1 kg de sable n’en retient 25 cl.
J’en ai un peu ajouté, mais le principe est celui énoncé.
Ils nous montrent une carte avec le trajet prévu, ça va sur la carte c’est plat, même si les
mots : crête, plateau, nous mettent la puce à l’oreille « faudra -t-il donc grimper ? »
C’est néanmoins un groupe enthousiaste qui suit le couple. Ce cheminement débute par un
large chemin entouré de plantes qui ont également subi la sécheresse. Mr. de CLoock nous
montre un endroit en disant que « Pouzes » veut dire « puits » et là dit -il, il y en a un, mais
on ne le devine pas du tout avec toutes ces hautes plantes.
Ensuite on arrive dans la forêt heureusement car l’ombre est une alliée en ce jour, il fait
chaud, très chaud, pas un nuage, un ciel bleu et Rà qui ne nous quitte pas.
Surtout que, on commence à avoir un aperçu de ce qui nous attend, ça grimpe, et pas un
peu, et ce n’est que le début.
Il y a ceux qui n’ont pas peur des dénivellations, ceux qui voudraient bien mais ne peuvent
guère aller aussi vite et puis les éclopés (dont je suis) qui traînent la patte mais
n’abandonnent pas, même si ce chemin est interminable, c’est un chemin sans fin qui
monte, qui monte, on a l’impression que ce n’est pas loin du paradis que l’on se retrouvera,
Jean Paul et moi nous n’abandonnons pas, mais à quel prix, c’est après très longtemps que
nous retrouvons les autres pas encore au sommet, ils nous accueillent avec des : « et
alors ?? » ben et alors « Zorro est arrivé » pourrait-t- on dire, mais on ne sait plus parler,
plus respirer enfin si, mais à peine, faut encore monter sur le plateau, ce n’est plus loin nous
dit-t- on, on puise dans nos dernières forces et ça y est, ce plateau le voilà enfin, on se laisse
tomber par terre, mort.
Certains continuent et vont voir un «aven» : l’aven du mas Bernet, les autres restent sur le
plateau et Mr. De Cloock nous énonce les diverses tentatives afin de découvrir les différentes
salles adjacentes à cet « aven », il y en a 5 dont 4 explorées, la dernière mesurant 40 m de
haut et 20 m de largeur.
Les autres reviennent et on continue l’herborisation que Guy a commencée.
Mr .et Mme de Cloock prennent congé de nous et redescendent.
Nous redescendons également non sans nous être, avant, extasié sur le beau panorama, on
voit loin, cela valait le coup de monter quand même.
Puis on se retrouve au carrefour (pas le magasin, non) des chemins où un espace à l’ombre
nous invite au farniente » et aux « ripailles », ouf !!! Enfin on peut se poser pour un moment,
c’est une aubaine cette halte pourvu qu’ils n’aient pas envie de repartir de suite (avec eux on
ne sait jamais).
Jean Louis, souvent un « gag » en réserve, nous fait rigoler en arborant devant son visage la
copie grandeur nature du visage de Patrice et à la main un panneau avec le texte « je suis
groupie ».
Après un certain temps et même plus que certain, c’est une descente en « pointillé » c’est-à -
dire que l’on herborise, beaucoup de plantes séchées, fanées, quelques fleurs quand même,
on a beaucoup entendu « elle n’est pas normale » « c’est peut-être une hybride » ou alors la
sécheresse
Janine, elle, énonce une détermination et la recherche commence avec Flore med pour à la
fin en venir au même résultat et Patrice de dire il faut vraiment être sùr !!!
Pas de trouvaille inhabituelle, peut être une Campanule à feuille d’ortie (Campanula
trachelium), des feuilles de Pivoine officinale ( Paonia officinalis) qui se fanent sont visibles
également, et souvent les déterminations sont assorties des caractéristiques comme
Céphalantère rouge (Céphalantera rubra) dont les inflorescences sont en « zig-zag », ou
comme le Brachypode de Phénicie (Brachypodium phoenicoides) dont les feuilles glauques,
ont des nervures égales et saillantes, qui font penser à des « traces de sky ».
Un échantillon à la main, tendu sous la moustache de Patrice, les irréductibles osent un nom,
qui souvent ne trouve pas de refus.
Et à la fin, est -ce la chaleur ? Ou autre chose ? Nul ne sait, mais les exclamations à l’encontre
de Patrice deviennent « particulières » « les groupies » se changent en « geishas », je les vois
bien ces belles avec leur kimono, leur poudrage et leur bouche en cœur.
Tout cela en rigolade bien sùr, et cela termine cette sortie en tout point « spéciale ».
Merci à Mr. et Mme de Cloock de nous avoir permis cette belle découverte.
Jessie J.
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