Le site parcouru, situé entre l'embouchure du fleuve Hérault et le canal joignant le canal du Midi à la mer, est un site protégé. C'est en effet une Zone Naturelle d'Intérêt Écologique, Faunistique et Floristique ZNIEFF dénommé Tamarissière et Étang du Clos de Vias.
Espace naturel remarquable associant cordon dunaire (dunes blanches et dunes boisées - le bois est classé "Espace Boisé Classé") et dépression humide (lagune, roselières, prés salés), il abrite 17 espèces de plantes rares, remarquables ou caractéristiques du patrimoine naturel régional. Nous en avons observé quelques-unes notamment une belle station d'Euphorbia terracina.
Tout au long du parcours, au plaisir des découvertes végétales s'est ajouté le plaisir d'observer les oiseaux. Dès notre arrivée, dans les pins du camping, la Mésange charbonnière chante inlassablement, le Pic épeichette lance son khikhikhikhlkhi. Des Mouettes rieuses sillonnent le ciel. Au bord de la lagune, un Héron cendré, statique, a rentré son long cou.
Quatre Tadornes de Belon filent, lourdes silhouettes blanches et noires puis se posent derrière les roseaux. D'autres nagent, grands canards au plumage vivement coloré de blanc, marron, noir et rouge vif pour le bec, le mâle aisément reconnaissable à la caroncule surmontant son bec (cf. la photo de François). Après la parade nuptiale, les couples s'octroient un territoire qu'ils défendent vivement contre les autres individus de l'espèce. C'est un oiseau qui aménage son nid dans une cavité naturelle, le plus souvent un terrier de lapin abandonné. Parfois les canetons sont gardés dans des sortes de nurseries, un adulte s'occupant des petits de plusieurs couples. Après la reproduction -en juillet-août- une part importante des Tadornes migrent quelques semaines sur les vasières et les bancs de sable de la mer des Wadden (nord de l'Allemagne), à l'abri des prédateurs, le temps de remplacer leurs plumes de vol.
Cinq petits canards plongeurs, des Grèbes castagneux, apparaissent et disparaissent au fil de leurs plongées à la recherche des petits poissons dont ils se nourrissent. Un Grand Cormoran immature, le ventre blanc, sèche ses plumes. Des adultes, tout noirs, survolent le site. Sept Gallinules poules d'eau sortent une à une, en file, de leur refuge dans la roselière.
Mais l'oiseau le plus admiré est un oiseau d'une blancheur éclatante, élégant et svelte, l'Aigrette garzette. Ce petit héron a pourtant bien failli disparaître de France, dans les années 1930, victime de la mode des chapeaux et de la beauté de ses plumes nuptiales entièrement blanches - 2 ou 3 longues plumes effilées à la nuque, celles de l'épaule recourbées en crosse sur le dos et les plumes étroites et allongées du plastron. Sa plus petite taille, son bec noir bleuté à la base, ses doigts jaunes la distinguent de la Grande Aigrette. Autrefois migratrice, elles est aujourd'hui présente toute l'année, surtout près des côtes. Nous en observerons plusieurs, occupées à chercher leur nourriture, la petite faune aquatique (poissons, amphibiens, crustacés, insectes).
Au bord du canal, un Bergeronnette grise, dérangée, vole, de son vol onduleux caractéristique d'une rive à l'autre.
Un petit mammifère a aussi pointé son nez sur un pin du camping : un gracieux Écureuil roux !
NB. Pourquoi Tadorne de Belon ? Pierre Belon (1517.1564) est un grand zoologiste français de la Renaissance. Grand voyageur et observateur, il est le premier à avoir annoncé que cigognes, tourterelles, hirondelles... étaient bien migratrices et non hibernantes. Mais il n'a pas été cru par tous puisque jusqu'au XIXème s. les "savants" se sont chamaillés sue ce sujet !