COMPTE RENDU d'Anne-Marie Bourgesse
L’arrêté du préfet 34, paru le WE avec application dès le lundi soumettait nos sorties botaniques à une participation limitée à 10, sauf dérogation obtenue auprès de la commune visitée…
Patrice D. s’étant désigné pour organiser la sortie, l’idée d’arpenter le territoire de Ceilhes-et-Rocozels, après avoir demandé à Anne-Marie d’obtenir le sésame auprès de sa mairie, fut la solution de secours partagée.
Il fallait seulement limiter l’itinéraire sur la rive droite de l’Orb, la gauche étant la propriété d’Avène… (qouq peine de réveiller une querelle datant du XIIIè siècle)
Patrice connaissait ce territoire pour l’avoir arpenté, lors de son passé professionnel.
Etape 1 : col de Notre-Dame 664 m sol de schistes acadiens
Il avait prévu, comme première étape les abords du col de Notre Dame après avoir identifié un parcours qui devait nous conduire à une chapelle.
Un délaissé permettait l’accueil des 7 voitures qui avaient répondu à l’appel de cette extrémité Nord du département, la frontière avec l’Aveyron étant à quelques mètres du col.
Dans un premier temps, le champ voisin occupa, pendant près d’une heure, nos botanistes qui accueillaient pour la première fois 3 nouveaux et futurs ( ?) adhérents.
Ce début d’exploration se poursuivit sur une route municipale qui se révéla riche en espèces, ce qui fut une aubaine car la piste qui menait à la chapelle, d’après la carte, était fermée par un grillage !
Certains émirent l’hypothèse de contourner la difficulté en continuant tout droit, au-delà de boites à lettres… ce qu’Anne-Marie et Patrice refusèrent car cet endroit « privé » était une menace pour le groupe. Patrice en son temps y avait été accueilli par un fusil pointé sur lui par le fermier local, hostile à tout étranger sur ses terres et Anne-Marie y avait vu son 4/4 soumis à une marche-arrière effrénée imposée par un tracteur, « crocodile » en avant.
D’ailleurs à l’approche de la fin de la route communale, la police municipale arrivait (appelée par le fermier ?). Fort heureusement Dominique B. pouvait brandir son autorisation dûment signée.
Il était près de 13h et l’idée de quitter ce lieu et de pique-niquer près de la deuxième étape « ruisseau de Lascours » (extrémité nord du lac d’Avène), prévue par Anne-Marie fut adoptée par tous, sauf par Jean-Louis C. pressé de retrouver son « Grabels ».
Etape 2 : Lascours, une exploitation minière qui remonte à l’Antiquité
Ce territoire de Lascours est particulièrement chéri par Anne-Marie qui y a passé de nombreux jeudis après-midis dans son enfance, à y chercher des pépites d’or, à l’aide d’un tamis fabriqué par son père (qui ainsi allégeait sa charge d’occuper sa « troupe » de 4 enfants…)
Passons cette anecdote sentimentale, mais Lascours est un territoire reconnu par les archéologues du siècle passé… dont voici l’histoire, promise lors de la sortie…
La Haute Vallée de l’Orb a fait l’objet de fouilles archéologiques qui ont révélé la richesse minière d’un territoire exploité pendant des siècles (du Ier siècle Av. J.C. et jusque à la moitié du 1er siècle suivant) puis du XVIIIè au XXè.
Le site de Lascours était le centre directeur d’un pays minier contenant de nombreux gisements abondants : Maynes, Mangehommes, Brunal, Faulat, Bournac, la Rabasse, Faulat, la Moutoune (ce dernier site est bien connu des AMBHHCiens).
Après l’exploitation romaine (sous-traitée à des Italiens, observation qui a fait travailler les mémoires scolaires de nos participants !), les mines furent réouvertes, de façon discontinue selon les époques, les moyens, le contexte économique et cela jusqu’au milieu du XXè siècle où le lac d’Avène a (définitivement ?) marqué la fin de la richesse minière.
Les dernières fouilles datent des années 1986. Depuis plus de 30 ans la végétation en a effacé les traces et il faut bien de l’imagination pour retrouver ces constructions qui avaient été mises à jour sur l’un des sites miniers. Anne-Marie y arrive par tous les temps !
Les archéologues y avaient trouvé des objets en plomb, en cuivre, en or ainsi que des traces de fours à griller le minerai et à fondre les galènes argentifères…
A l’issue d’un pique-nique « sobre » (l’invitation évoquant un pique-nique « sac à dos » donc léger… on partit sur une piste côté gauche pour y retrouver le début du lac d’Avène mais la flore abondante, quoique desséchée, ne permit pas de l’atteindre.
Pour revenir aux voitures, la troupe se divisa en 2 : les uns empruntèrent un champ de près d’un km qui longeait le ruisseau alors que d’autres à la suite de Sébastien C (pieds nus et short) entraîna les téméraires dans le ruisseau qui leur rappela l’expérience de la semaine précédente à Murat (plaques schisteuses des plus glissantes et aller-retour d’une rive à l’autre suite aux abords abrupts).
En résumé, une sortie de fin d’été dans les Monts d’Orb…