A propos du site "La forêt enchantée"...
Source Midi Libre - Jérôme Mouillot
En 2002, Frédéric et François dévoilaient leurs œuvres.
Depuis 20 ans, leurs tignasses hirsutes ont bien blanchi. Mais les deux sculpteurs ont toujours la passion chevillée au cœur. Le même souffle de liberté les anime.
De l’automne 2001 au printemps 2002, Frédéric Chambard et François Roux avaient créé une vingtaine d’œuvres sur le "Nid d’aigle", le site naturel qui surplombe l’ancien circuit sportif de Villeneuvette.
Des scènes à découvrir au milieu de la végétation:
Faunes, gargouilles, loup ou sauriens gravés dans le grès, pour l’éternité. Aujourd’hui encore, les promeneurs découvrent ces figures fantastiques, patinées par le temps, entre chênes verts, arbousiers et autres bruyères arbustives, au cœur de ce qu’il est désormais convenu d’appeler "la Forêt enchantée".
Vingt ans plus tard, leurs souvenirs s’entrechoquent, se coupent, se recoupent, toujours vifs. Ils parlent d’une même voix, complice, tels d’étranges frères-siamois. "Mais nous sommes de faux frères, nous avons des approches et des rythmes différents", rectifient-ils, tout sourire.
À l’époque, "on s’était rencontrés par hasard, on avait trouvé ce site et on s’était lancé le défi de travailler dans du beau grès, en "mode impro". Un peu comme un groupe de musique qui fait le bœuf… Cela a toujours été fluide, spontané", racontent-ils, à l’unisson.
Et comme toute improvisation qui se respecte, celle des tailleurs de pierre avait ses propres règles. "Il fallait que ces pièces s’intègrent parfaitement au cadre naturel, dans l’esprit des lieux. On mettait aussi un point d’honneur à aller au bout des idées, à finir les sculptures et à ne pas trop s’étendre. On souhaitait avant tout proposer quelque chose d’achevé, dans le respect de la matière", martèle Frédéric.
"Une des meilleures expériences de ma vie"
Dans le rétroviseur, les créations ont bien vieilli. Le bestiaire, reptiles, faunes et autres gargouilles confère au site des allures de cathédrale de plein air. Seul bémol de l’aventure, une pièce manque aujourd’hui à l’appel : un oiseau gravé dans un bloc de près de 250 kilos qui a été dérobé sur un site où les badauds ne manquent pas.
Photo: le groupe ambhhc sur le "Nid d'aigle"...