En fin de sortie nous avons vu Ophrys picta, qui peut être vu comme une sous-espèce de scolopax, mais semble être actuellement élevé au rang d'espèce. Sur la photo du CR, vous pourrez examiner l'une des caractéristiques, les pétales enroulés qui paraissent étroits. Sur cette photo, vous en voyez une autre, le labelle très bombé (il est ventru le coquin), bien plus que celui d'Ophrys scolopax.
Dernier point, et pas forcément des plus fiables (pas suffisant), la taille du labelle, de 7 à 11 mm chez picta et 9 à 13 mm chez scolopax. Eh oui, ça se recouvre
.
Sur cet échantillon, j'ai mesuré le labelle et selon la manière de voir, je trouve 7 à 9 mm, avec témoignage de Dominique qui voyait plutôt 8-9 mm. Mais c'était moi qui tenait la règle et peut-être a-t-elle besoin de lunettes, ou de s'approcher, car il est certain que je ne peux pas être de mauvaise foi
. En effet, pour être sûr de bien mesurer, j'ai regardé avec ma loupe de terrain. Et je vous garantis qu'il n'est pas évident de tenir le labelle dans une position propice à sa mesure, d'approcher la règle et d'observer avec la loupe et d'arriver à voir quelque chose, le tout courbé en trois
car il n'est pas question d'arracher la plante. Bref, à l'œil, cela fait quand même des fleurs plus petites chez picta que scolopax.
Enfin, Ophrys picta est plus tardif et a le bon goût de fleurir quand Ophrys scolopax est passé.
Pour ceux qui s'intéressent à la biologie et à l'évolution, un tel cas est fréquent chez des espèces proches. Le décalage de floraison produit un isolement génétique (partiel) qui permet peu à peu à chaque plante de dériver, jusqu'au jour où les plantes sont bien différentes morphologiquement et, surtout, isolées génétiquement par d'autres caractères. Il arrive alors que les dates de floraison s'élargissent.
Il est évident que dans un tel cas, il y a des hybrides entre des scolopax tardifs et des picta précoces. Nul n'est parfait en ce monde, pas même les botanistes qui s'échinent à identifier toutes ces complications comme dirait Patrice, toute sa variation, donc.