COMPTE-RENDU DE JESSIE J.
La Salesse est une ferme à une altitude de 835 m.
Nous nous garons au bord d’une route et c’est dans un chemin de largeur moyenne plat, facile, boisé que nous nous engageons, Patrice mène la sortie.
Chacun est ravi de se retrouver à l’ombre des arbres ( pas des barreaux ) qui bordent ce chemin et dont les branches s’enlacent, se croisent et se recroisent tout ça pour nous emmêler les pinceaux pour les déterminations.
1. Suivre la branche qui nous intéresse
2. Essayer de la dégager ou du moins d’en voir les particularités
3. Ne pas se tromper la branche de l’un n’est pas la branche de l’autre
La 1 ère halte nous met à l’épreuve, c’est le parcours du « combattant », celui ci semble être un prunus, mais pas sùr ! Un dit : il n’y a pas d’épines, alors on regarde, on scrute, on cherche et l’autre dit : si il y en a une ici, d’accord, Patrice demande : il n’y a pas de fruits ? et de nouveau on s’acharne et en réponse l’un dit : il y en a un et ça tombe bien c’est une petite prunelle, verdict Prunellier, ce qui amène certains à dire qu’il offre aux oiseaux (vous savez ces petites ou grandes bêtes qui volent ) un refuge idéal pour la nidification.
20 cm plus loin un petit arbrisseau aux feuilles reconnaissables par les amateurs de petits fruits rouges en grappes, le groseillier.
30 cm plus loin (pas de géant) un houx dont Guy nous dit que chez les sujets âgés les feuilles peuvent ne pas être piquantes mais lisses, en général elles sont ovales aux bords ondulés et épineux, d’un vert brillant foncé.
Janine nous rappelle que le Houx est une espèce dioïque ( avec des sujets mâles et femelles séparés ), on peut parfois trouver des individus monoïques, les petites fleurs blanches tétramères ( 4 pétales, 4 étamines et ovaire à 4 stigmates ), les pétales sont soudés à la base ( fleurs gamopétales ), les étamines alternent avec les pétales et sont soudés à la base de la corolle, les fleurs femelles portent des staminodes, sortes d’étamines stériles, l’ovaire supère est formé par la réunion de 4 carpelles soudés et porte un stigmate sessile à 4 lobes, les fleurs mâles portent des étamines et un pistilode ( pistil atrophié et stérile dans une fleur femelle).
Les pieds femelles ont besoin d’au moins 1 pied mâle dans les environs pour fructifier, la pollinisation est entomophile.
On constate qu’il y a les deux dans cet entrelacs d’arbustes et d’arbres.
Et aux pieds de ces « géants » certaines petites plantes se frayent une place comme ce joli Géranium pourpre aux étamines jaunes.
On avance, c’est beaucoup dire, un escargot nous a dépassé, mais c’est normal tout est « enlacé »par la force des choses.
Ah ! mais ça y est on a fait un écart de 80 cm, on dépasse l’escargot, mais comme on s’arrête, c’est de nouveau lui qui nous dépasse.
Et les dénominations défilent un Nerprun purgatif (pas besoin, merci) dont il existe des arbres mâles et femelles, les feuilles opposées, est toxique ( celui qui a un ennemi !), un Erable de Montpellier, une Héllébore fétide, 2 Epilobes donnent du fils à retordre pour la détermination :
1. Tige arrondie, feuilles lancéolées, larges, opposées à court pétiole, fleurs 6 à 9 mm roses aux pétales bien échancrés = Epilobe de montagne
2. Fleurs plus petites, boutons obtus = Epilobe des collines
Déterminations obtenues par Yolande et Flora galica, Patrice et Flore med et Guy et sa tablette et tout cela avec les oreilles attentives des participants, donc nous.
Les échanges pour les déterminations donnent lieu à quelques rigolades, pour le bien de tous.
Tiens, on avance, qu’arrive t il ? Patrice dépasse l’escargot qui le regarde d’un air étonné ( je crois qu’ils se connaissent !!!) et nous on suit.
Mais là je pense qu’il a une idée derrière la tête ( ou plutôt dedans, c’est mieux), je parle de Patrice pas de l’escargot.
Encore une petite halte, on ne va pas rater le Cirse commun, ni la Chélidoine, ni le Séneçon, mais cette fois-ci elle est courte et Patrice avance trop vite pour être dans la norme des sorties habituelles et on le voit bifurquer vers la droite. La voilà son idée, une « immense » prairie pleine de bosses et de fosses, et oui les vaches laissent des traces, elle est coupée en 2 par un ru ( étroit petit ruisseau ), on y trouve des Menthes, des Renouées bistorte, des Lotus d’un beau jaune que Janine immortalise, des Trèfles blancs rampants vivaces, des Véroniques cresson de cheval, entre autre.
Janine et caméra s’en donne à cœur joie.
Michel notre artiste photographe essaye de suivre tant il est sollicité pour immortaliser les trouvailles.
Patrice vagabonde d’un coin à l’autre, le groupe suit malgré un soleil qui chauffe nos peaux déjà bronzées.
Anne Marie B., Jean Paul R. et moi rebroussons chemin, ce qui donne l’occasion à Anne Marie de découvrir un champignon « gigantesque » aux pieds d’un très vieux et majestueux Hêtre, c’est une belle découverte assez spéciale, on photographie, c’est trop beau.
Puis nous retournons aux voitures pendant que les autres arpentent de long en large la prairie.
C’est un moment de repos pour nous le temps que les autres reviennent et ensuite de nouveau en file indienne et en automobiles on part dans un sous-bois pour le pique –nique.
Qui comme d’hab est bien arrosé et fourni en desserts goûteux.
Ensuite on repart en file indienne et en automobiles vers Genestre dans un sous-bois où coule un ruisseau à l’eau claire qui fait chanter les petites cascades, un endroit charmant, propice au farniente, ce dont Michel et son acolyte notre « Titi du sud » Roland ne se privent pas.
Les découvertes sur les berges sont fréquentes, comme le Blechnum en épi, fougère de la famille des Blechnaceae, il peut être appelé parfois Fougère pectinée, Fougère en épi, c’est une fougère en touffe qui part d’un rhizome écailleux. Les frondes de forme globale lancéolées ont une taille variant de 15 à 50 cm. Les frondes stériles persistantes présentent un pétiole très court. Elles sont coriaces et profondément lobées, presque jusqu’au rachis central.Les frondes fertiles ne sont présentent que pendant l’été et elles sont moins nombreuses que les précédentes. Elles possèdent un long pétiole et des segments très étroits, écartés les uns des autres. Elles sont généralement placées vers le centre de la touffe.
Dans cet endroit bucolique Janine et caméra sont aux aguets, qui donc va faire une glissade sur les pierres du ruisseau ? (réponse dans le bêtisier)
Et notre artiste photographe Michel a essayé diverses positions pour satisfaire les sollicitations des botanistes.
On aurait encore envie de rester là tellement c’est joli, c’est reposant, en plus c’est frais, très recherché par cette chaleur, cette eau qui ruisselle et qui se faufile entre les pierres procure à l’endroit une douceur qui nous enveloppe de bien-être.
Merci Patrice de nous avoir fait découvrir ces endroits champêtres, charmants et assez sauvages.
Jessie J.
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