Au pied du volcan mont Ramus, jusque dans les années 1950, étaient travaillées des vignes plantées en terrasses. Les vignes ne sont plus. Subsistent les terrasses et les arbres que les paysans, lorsque les vendanges se faisaient encore à la main, plantaient autrefois en bordure de vignoble, amandiers, cognassiers, micocouliers… ainsi que les haies fournies en pistachiers térébinthes, lauriers tin, paliures, aubépines, prunelliers, un arbre de Judée et un bel azérolier. Sous la première terrasse, un grand talus est peuplé de chênes verts et de très vieux chênes pubescents. Sous les chênes, une petite jungle d’arbustes et de lianes. Un talus herbacé, une friche et un grand roncier ferment la dernière terrasse. Un fossé recueille, lors des fortes pluies, l’eau de la petite source intermittente.
Sur les terrasses, en lieu et place des vignes, des néfliers, des oliviers, des cyprès et de petites prairies toute fleuries au printemps de soucis, crépides, vesces, gesses…
Une petite mosaïque de milieux riche en flore commune et en petite faune. Alors, confinement oblige, ma session botanique du printemps 2020 se déroulera dans mon jardin !
L’Arbre de Judée Cercis siliquastrum – cercis désignant en latin la navette de tisserand à laquelle ressemble sa gousse – a été importé du Proche-Orient par les Croisés il y a huit siècles. Echappé des jardins, on le retrouve depuis longtemps en garrigue, sur les coteaux secs, le long des rivières… où il retrouve les conditions de vie de sa Palestine natale. Les fleurs, au goût acidulé, peuvent s’ajouter aux salades. Quant à leurs boutons, confits dans le vinaigre ils peuvent se consommer comme des câpres.