Les terres que nous connaissons pour nous y retrancher souvent quand les floraisons sont déficientes ailleurs n'ont pas déçu : Dominique et Françoise nous avaient concocté une balade très fleurie, avec plus de 120 espèces et surtout beaucoup d'individus. Une telle abondance sent le printemps même si, comme chaque année, la floraison ne montera que lentement en puissance avant l'explosion depuis un an attendue.
Le premier arrêt était consacré à la recherche d'une plante rarissime chez nous, Arabis verna. Hélas, le groupe s'entêtait à s'égayer en tous sens, et nos deux organisatrices eurent bien du mal à parvenir à leurs fins. Il fallait de plus noter, et il y en avait partout. Dans l'emballement, je contredisais tout le monde sur Vicia lutea, avec une telle vigueur que le doute s'installa, mais en fait je la confondais avec Lathyrus annuus, et j'affirmais donc qu'il ne s'agissait pas de Vicia lutea. Eh bien non, il ne s'agissait en effet pas de Lathyrus annuus, que personne d'ailleurs n'avait citée, mais si, il s'agissait bien de Vicia lutea, même si ici elle est blanche. Toutefois, avec l'absence de mauvaise foi qui me caractérise, je reconnaissais bien vite mon erreur, et nous continuâmes, chacun son chemin, en quête de notre rareté.
Dans l'anarchie, chacun cherchait ou ne cherchait pas, avant qu'enfin l'intérêt se recentre sur la belle convoitée. Après d'infructueuses mais pour tout dire molles recherches, nous repartions dépités quand Françoise nous en a exhibé un exemplaire, à croire qu'elle le sortait de son sac. Que nenni, tout le groupe s'est précipité sur le lieu dit, et si nous n'avons pas trouvé d'autre pied fleuri, un bouton a sauvé la mise. Les rosettes et les pieds en attente de floraison montrent qu'il existe là une vraie station (de l'autre côté du pont par rapport aux pointages, normal pour une annuelle).
Après avoir mangé fort tôt, l'après-midi vers Mas Delon fût consacré à une promenade fleurie sans nouveauté mais avec observations diverses sur lesquelles je reviendrai.
En fin de journée, Christine a proposé d'aller voir si un trifolium suffocatum de sa connaissance, à Celles village ruiné, fleurissait. Peut-être, ou peut-être pas, vu la taille de la chose, qui alimenta diverses discussions, des réflexions désagréables, et fut l'occasion de mémorables plats ventres avec dents dans l'herbe afin de tenter d'en percer les mystères. En vain.
Après quelques autres observations, nous avons déterminé une luzerne qui nous a donné du fil à retordre. Il s'agissait de Medicago truncatula, mais d'un exemplaire non glanduleux (pas la moindre trace).
Bref, une belle journée, merci à nos deux accompagnatrices !